Lorsque la vie bascule, il y a toujours l’instant d’avant ou tout est encore normal, avec une normalité qu’on a toujours connue jusque-là et il y a l’instant d’après ou tout est différent et ne sera plus jamais comme avant, et où il va falloir se crée une nouvelle normalité.
 
 

Samedi 25 juin 2022  
20h03
Après une période particulièrement intense au travail, je suis fière de présenter mon travail à une soirée officielle organisée spécialement pour la société qui avait mandaté le cabinet pour lequel je travaillais. Tout se passait bien, cette soirée me permettais de me sentir simplement bien et d’oublier le temps d’une soirée les difficultés que mon mari et moi avions à concevoir un troisième enfant. Enfin jusqu’au moment où mon téléphone sonne et ou je vois s’afficher Hôpital St-Mary sur l’écran. Inquiète, je m’isole avant de répondre en pensant d’abord qu’il se passe quelque chose avec les filles qui étaient chez ma sœur pour la nuit. C’est là que j’entends la voix d’un jeune homme qui m’annonce que mon mari vient d’être admis à l’hôpital dans un état grave et qu’il est actuellement au bloc opératoire.

20h05
A cet instant ma vie bascule, j’ai l’impression que c’est un cauchemar ou du moins que rien de tout ça n’est réel. J’ai l’impression de ne plus pouvoir respirer comme si tout d’un coup mes poumons était incapable de se remplir, j’ai l’impression de suffoquer. Je suis comme dans un état second. C’est là que ma cheffe me rejoint, elle semble un peu fâchée d’abord de me voir au téléphone, mais à mon visage il comprend que quelque chose ne va pas, mais je suis incapable de lui expliquer ce qui se passe. Je fini par lui passer le téléphone et l’homme lui explique à elle aussi la situation, elle aussi est choquée, je fini par réussir à articuler quelques mots en lui demandant la permission de quitter la soirée pour aller rejoindre mon mari à l’hôpital, elle me dit que je n’ai pas besoin de sa permission et qu’il faut que j’y aille.


20h08
Elle me dit de la tenir au courant tandis que je quitte la pièce en réservant un taxi via un application. Je quitte la pièce puis l’immeuble ayant l’impression que mon corps et ma tête font en sorte de me maintenir à flot ou du moins me protège de ce moment où je vais sombrer dans la douleur ou dans le choc de la nouvelle. C’est comme si mon instinct de survie me donnait les moyens d’arriver jusqu’à l’hôpital afin de rejoindre mon mari grièvement blessé. Des tas de scénario se bouscule dans ma tête, ça va du plus positif au pire, et il y a cette angoisse, cette angoisse de me retrouver seule avec nos jumelles. C’est aussi depuis le taxi que j’appelle mes beaux-parents pour leur expliquer ce qui se passe avec Gabriel.


20h32
Lorsque j’arrive à l’hôpital, je sors machinalement du taxi et me dirige vers l’accueil, on me dirige directement vers le médecin qui l’a pris en charge, la police est aussi là et m’explique les circonstances de l’accident. C’est là qu’il m’annonce la pire des nouvelles que mon mari est décédé peu après son arrivée d’une hémorragie massive qu’ils n’ont pas réussi à contrôler. Il m’adresse ses condoléances, je m’assieds sur l’un des fauteuils non juste derrière mois et fond en larme, le médecin reste un moment avec moi. Mes beaux-parents arrivent très peu de temps après moi et le médecin leur annonce la même nouvelle qu’à moi quelques minutes plutôt, si mon état les avaient mis sur la piste, l’annonce officiel du médecin en fait une réalité. Ils s’asseyent à mes côtés et nous essayons tous les trois de réaliser ce qu’il se passe. Puis tout d’un coup une bride de la dernière conversation que j’ai eu avec mon mari me revient en tête, le moment où il me dit que ce soir il passera la soirée avec Josh. C’est alors que je dis tout fort…

Josh… Ou est Josh ?

Je me lève avec d’un coup à nouveau la force de tenir sur mes jambes et sans réfléchir je demande à la première personne que je croise faisant partie du personnel soignant comment va Josh. Et sous les yeux effarés de mes beaux-parents qui ne semble pas comprendre comment je peux m’inquiéter de savoir comment va Josh alors que mon mari vient de mourir. Mais à cet instant, j’ai besoin de quelque chose de positif, ne serait-ce qu’une miette. Savoir que dans ce drame tout le monde n’est pas mort. La police m’a dit que le chauffard était mort sur le coup, mon mari est décédé avant mon arrivée à l’hôpital alors entendre de la bouche de l’infirmière que Josh est en vie est la meilleure des nouvelles à cet instant ! Je lui demande le numéro de chambre de Josh et me dirige vers cette dernière accompagnée de l’infirmière.


20h51
J’arrive devant la chambre de Josh, je le vois dans le lit, il semble bien blessé, mais il est en vie et c’est tout ce à quoi j’ai envie de me raccrocher. Tout n’aura pas été que négatif ce soir, Josh est en vie ! Je rentre alors dans la chambre et dis.

Josh ? Oh mon dieu Josh, tu es en vie ! Pardonne-moi de ne pas être venu te voir plus vite...

Je me penche vers lui comme pour le prendre dans mes bras, j’ai simplement besoin de sentir physiquement qu’il est bien vivant, que son cœur est encore chaud et que son cœur bat encore. Que ce n’est pas une illusion ou un moment de confusion. Je lui prends ensuite la main et lui dit.

Comment vas-tu ?


 
 

Lorsque la vie bascule, il y a toujours l’instant d’avant ou tout est encore normal, avec une normalité qu’on a toujours connue jusque-là et il y a l’instant d’après ou tout est différent et ne sera plus jamais comme avant, et où il va falloir se crée une nouvelle normalité.
 
 

Samedi 25 juin 2022  

Après avoir appris le décès de mon mari des suites d’une hémorragie massive causée par l’accident de voiture dont il avait été victime, j’avais besoin de quelque chose à quoi me raccroché pour ne pas sombrer. Mon phare dans cette sombre soirée fut d’apprendre que Josh était toujours en vie. Je décide d’aller le voir sous le regard effaré de mes beaux-parents qui ne comprenaient pas que je puisse m’inquiété d’autre chose que du décès de mon mari. Ils ne comprenaient pas le besoin viscéral que j’avais en cet instant d’avoir au moins une bonne nouvelle, quelque chose à quoi me raccroché et que le chauffard ne m’avait pas enlevé. Alors oui je cessais de pleurer mon mari pour aller voir Josh et m’assurer qu’il était bien en vie, même s’il était probablement blessé après le choc de l’accident.

Lorsque j’arrive à sa chambre, mon premier réflexe est de me pencher vers lui pour sentir qu’il est vraiment encore en vie, sentir que son corps est encore chaud, que son cœur bat et qu’il est capable de bouger. Je suis aussi soulagée lorsqu’il me parle et me dit qu’il a mal à la tête. Il est vivant ! Il est vraiment vivant et là dans le flou et le sombre, il y a une lumière qui s’allume, cette soirée du 25 juin ne m’aura pas tout prix ! Oui, mon mari est décédé, mais Josh est en vie et j’ai envie de célébré le fait qu’il soit en vie. C’est la pointe de positif dont j’avais besoin pour survire à cette soirée ! Dans un premier temps je suis incapable de lui parler et de lui répondre lorsqu’il me demande ou est Gab. Je sers sa main avant de lui verbaliser quelque chose qu’il avait compris tout seul.

Gabriel nous a quitté, il a fait une hémorragie massive à son arrivée au bloc. Les médecins n’ont rien pu faire.

Je m’effondre ensuite avant d’ajouter tant bien que mal toujours en serrant la main de Josh mais avec plus de force. Je ne pouvais pas supporter l’idée qu’il se sente coupable ou même qu’il imagine que sa vie valait moins que celle de Gab. Car ce n’était pas vrai !

Non… Josh… Ce n’est pas de ta faute, et il n’est pas question que tu me dises que tu aurais dû mourir à la place de Gabriel.

Je prononce la suite avec une colère qui devait se ressentir dans ma voix.

C’est la faute de la personne qui vous a grillé la priorité et vous est rentré dedans et de personne d’autre ! C’est lui qui nous à enlevé Gab !

 
 

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Samedi 25 juin 2022  

J’étais au côté de Josh qui se sentait coupable d’avoir survécu tandis que Gabriel nous avait quitter. Pour moi il n’avait pas à culpabiliser, bien au contraire, pour moi le fait qu’il ait survécu était la seule chose positive de la soirée. La seule personne responsable de la mort de mon mari c’était le chauffard qui leur était rentrer dedans. Josh se préparait à me dire quelque chose lorsque sa mère entre dans la chambre comme une furie, son côté mexicain qui ressortait fortement ! Je lâche la main de Josh afin que sa mère puisse le serrer dans ses bras tout en lui parlant en espagnol. Je ne pu m’empêcher d’avoir un petit sourire, lorsqu’elle me serre dans ses bras, j’accepte le câlin, faisant simplement un signe de la tête en réponse à ce qu’elle m’avait dit. Voyant que le reste de la famille de Josh arrivait, je décidais de quitter la chambre afin de le laisser avec les siens. Je retourne auprès de mes beaux-parents un peu plus loin dans le couloir. Et là commence la valse des gens qui vienne me voir pour diverses raison soit pour souhaiter leur condoléance soit pour des papiers à remplir suite au décès de mon mari, lorsque j’arrive mes beaux-parents m’annonce avoir déjà averti une entreprise me pompe funèbre voulant absolument que ce soit eux qui s’occupent de Gabriel. A cet instant je me dis que le pire est à venir, que ce soir ce n’est que le début d’un processus dur et douloureux. Au bout d’un moment je sens que j’ai besoin de m’éloigner de l’ambiance très pesante et je prétexte une envie d’aller aux toilettes pour m’éloigner. C’est là que je vois que Josh est devant sa chambre et qu’il semble aussi abattu que moi. Je me dirige vers lui et lui dit.

Toi aussi tu as besoin de t’isoler un peu ? Aurais-tu aussi tellement de monde autour de toi qui se croit si bien-pensant et aidant alors qu'en réalité ils ne font que t’ajouter de la peine ?


 
 

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Samedi 25 juin 2022  

Je comprends, si tu savais à quel point je comprends.

Dis-je en réponse à la première partie de sa phrase. Je m’adosse ensuite contre le mur près de lui en prenant la peine de bien écouter et d’entendre ce que Josh me disait quant au fait qu’il se sentira toujours responsable. Je le regarde et lui dit…

J’apprendrai à vivre et à faire avec. Mais sache que de mon côté jamais je ne t’en voudrais ou te tiendrai pour responsable de ce qui s’est passé ce soir. Pour moi tu es le miracle qui veut dire que ce soir je n’ai pas tout perdu.

Je le laisse ensuite s’éloigner, voyant qu’il se dirige vers la morgue. Suite à cela mon téléphone sonne, plusieurs fois d’affiler, ce sont mes parents qui m’annoncent avoir réussi à obtenir des places sur le premier vol pour Londres de demain, et qui me disent que leur moitié respective les rejoindrons plus tard. Il y a ensuite ma sœur, qui veut réveiller les filles pour me rejoindre à l’hôpital, une option que je refuse, je souhaite que mes filles puissent encore dormir tranquillement ce soir, pour moi ce sera assez tôt de leur annoncer la mort de leur père demain matin. J’arrive finalement à calmer ma sœur ainée et à la raisonner. Je sais qu’elle ne dormira pas cette nuit, mais les jumelles elles auront droit à une dernière nuit d’insouciance après avoir passé une superbe soirée avec leur tata. J’appelle ensuite ma cheffe pour lui annoncer le décès de mon mari, elle me dit simplement de prendre le temps dont j’ai besoin et de ne pas m’inquiété du travail.

Une fois tous ces coups de fils réglé, je me dirige prêt d’une fenêtre du couloir et m’appuie contre elle tout en regardant dehors, c’est là que je soupire et que mon esprit se mets à commencer à vagabonder et à me repasser un résumé des années que j’avais passée au côté de Gabriel. Je nous revois au début de notre relation lorsqu’il m’expliquait n’avait jamais compris pourquoi sa famille gardait une rancune aussi tenace envers son oncle tout ça parce qu’il avait choisi un chemin qui n’était pas celui qu’ils attendaient de lui. Il trouvait que c’était dépassé et surtout d’un autre temps ! Depuis de l’eau avait coulé sous les ponts alors pourquoi ne pas tout simplement choisir de passer à autre chose. Gabriel avait toujours voulu que Josh fasse partie de sa vie, de notre vie. Il l’avait même invité à notre mariage avec sa mère qu’il adorait pour son côté furie comme il disait avec tendresse. Il tenait tellement à ce que Josh soit là qu’il avait tenu tête à ses parents qui avaient finalement céder. Tout en demandant qu’ils soient placés du côté de ma famille. Quant à moi, j’aimai beaucoup Josh aussi et j’avais toujours eu une bonne relation avec lui, plaisantant avec lui quant au fait qu’il était aussi de ma famille depuis notre mariage puisqu’il avait été au milieu des miens pendant la cérémonie et à table. Ma famille avait adoré Josh et sa mère, il faut aussi avouer que notre union a été un petit choc culturel pour la famille de Gabriel, lui qui a osé leur ramener une fille à moitié Américaine et Canadienne avec sa famille de sauvageons aux coutumes bien Américaine et Canadienne. Mais avec le temps j’avais su leur montrer que j’étais capable de m’intégrer à leur monde et à leur pays. Un pays que j’aimai d’ailleurs tellement que j’avais choisi de devenir une citoyenne naturalisée il y a bien des années. Je me rappelle aussi le moment où je lui ai annoncé que j’étais enceinte, suivi du moment de panique lorsqu’on a appris que c’était des jumeaux, de la complicité que nous avons toujours eue et du fait que je me suis battu à ses côtés pour que sa famille ne fasse pas d’histoire lorsqu’on leur a annoncer qu’on voudrait que Josh soit le parrain de l’une de fille, tandis que le frère ainé de Gabriel serait le parrain de la deuxième. Un petit sourire se dessinait sur mon visage, un sourire qui montrait bien les années de bonheur que j’avais connue au côté de Gabriel. Me dire que c’était fini me semblait impossible là tout de suite et repensé à tout cela rendait la douleur plus supportable, même si je ne savais pas encore comment j’allais annoncer à mes filles que leur père était mort dans quelques heures. Je sursaute légèrement lorsque j’entends la voir de Josh derrière moi, je me tourne vers lui, m’adossant contre le mur avant de lui répondre.

Me tenir la main, sans autre prétention que de vouloir être juste là pour moi. Ça, ça m’aiderait.

Lui dis-je, émue…


 
 

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Samedi 25 juin 2022  

J’avais eu la chance de grandir dans une famille unie, une famille ou tout le monde avait toujours été accepté tel qu’il était. C’est pour cela que Josh et sa mère avait pu parfaitement s’intégrer avec ma famille le jour de mon mariage avec Gabriel. Mais dans la famille de Gabriel c’était très différent, les Anglais en règle étaient très différents, pour eux l’important était de ne surtout pas sortir du lot ! Quitte à se renier et à renier qui on était ! J’avais eu la chance de pouvoir continuer être moi-même, tout en m’intégrant à la famille de mon mari, mon côté posé y était surement pour quelque chose, c’était un trait de caractère que je partageais avec mon père.

Josh m’avait ramener à la réalité lorsqu’il m’avait rejoint dans le couloir ou je m’étais isolée de toutes les sollicitations qui n’arrêtaient pas, entre mes beaux-parents qui en était déjà à planifier l’enterrement de Gabriel sans me demander mon avis et le fait qu’ils en étaient presque à me voir emménager avec eux, sans compter tous les autres membres de la famille qui me présentais leur condoléances en ayant cette pointe de reproche qui dit que c’est à cause de Josh si tout ça est arriver, alors que Josh n’y était pour rien dans l’histoire ! Mais je ne pouvais pas me mettre à leur crier cela, pas là, maintenant ! Non ce n’était pas le bon endroit, sans compter le regard jugeant de mes beaux-parents lorsque je les ai laissés pour aller voir Josh et prendre de ses nouvelles. A cet instant, ces manies Anglaise, c’étaient trop pour moi ! Du coup j’avais préféré m’éloigner pour pouvoir être un peu au calme. Lorsque Josh m’avait demandé de quoi j’avais besoin j’avais préféré me montrer honnête avec lui et lui dire ce dont j’avais vraiment besoin, qu’il soit juste là pour moi.

Je me blotti alors contre lui, profitant simplement d’un moment de tranquillité en étant simplement avec Josh dans ce moment. Je reste comme ça un bon moment avant de finalement reprendre la parole avant de craquer et d’avoir une très grosse crise de larmes.

Dans moins d’une heure il sera minuit, du coup ça voudra dire qu’on est demain… Et demain je dois annoncer à mes filles que leur père est au ciel… Comment je vais pouvoir leur dire ça…

Dis-je en éclatant en sanglot avant d’ajouter.

Et puis il y a tout le reste… En plus je sens que je vais devoir me battre contre mes beaux-parents pour être sûr qu’ils n’emménagent pas chez nous ou qu’ils ne m’embobinent pas pour que j’aille vivre chez eux avec les filles. Déjà qu’ils sont en train d’organiser eux-mêmes les obsèques.

Je marque une pause avant de continuer.

Comment je vais pouvoir gérer tout ça sans mon mari… Avant on était deux contre eux aujourd’hui ce sera moi face à eux..

 
 

Lorsque la vie bascule, il y a toujours l’instant d’avant ou tout est encore normal, avec une normalité qu’on a toujours connue jusque-là et il y a l’instant d’après ou tout est différent et ne sera plus jamais comme avant, et où il va falloir se crée une nouvelle normalité.
 
 

Samedi 25 juin 2022  

C’est un peu avant minuit que je commence à réellement réaliser que mon mari est mort et toutes implication que cela avait. Et si mes beaux-parents en étaient déjà à planifier les obsèques de Gabriel de mon côté j’avais plutôt besoin d’être avec quelqu’un qui soit simplement là pour moi sans me solliciter pour x ou y raison. Josh était cette personne. Je fini par parler un peu avec lui et cela me fait du bien. Je sentais qu’il pourrait être vraiment quelqu’un sur qui je pourrai m’appuyer durant cette épreuve, mais je ne devais pas oublier que lui aussi avait été blessé durant cet accident que lui aussi était dans la voiture avec Gabriel. C’est pourquoi, je le laisse repartir vers sa chambre afin qu’il se repose après lui avoir souhaiter une bonne nuit, enfin pour ce qu’il en restait. De mon côté je reste encore un moment à l’hôpital et je descends une dernière fois à la morgue avec eux pour voir Gabriel avant d’accepter qu’il me ramène chez moi. La soirée et le début de nuit avait été long, pourtant j’avais besoin de mettre les choses au point avec eux en leur disant bien que je ne souhaite pas qu’on se fâche. Finalement la discussion se passe très bien et nous tombons d’accord sur le fait que nous organiserons ensemble tous les trois, les obsèques de Gabriel car je sens que c’est très important pour eux d’être impliqué et qu’ils en ont besoin. Ils s’excusent d’avoir pris les devants mais me disent que pour eux c’était leur manière de commencer à accepter le décès de Gabriel, j’avoue alors que la mienne a été quelque part de fuir et de m’isoler. Ils me déposent ensuite devant chez nous à cet instant, un sentiment de panique m’envahi, et je ne suis pas sûre de pouvoir rentrer dans cette maison et d’y rester seule. Je prends quelques minutes avant de finalement me décider à y entrer après que mes beaux-parents m’ai dit qu’en cas de besoin je ne dois pas hésiter à les appeler.


Dimanche 26 juin 2022


Je me réveil sur le canapé du salon, je ne sais pas combien de temps j’ai dormi mais pas plus de quelques heures, je me rappelle avoir vu sur l’horloge du salon qu’il était quatre heures du matin et là il était à peine six heures et demie. Je me lève et je vais prendre une douche sous laquelle je pleure un bon moment, je m’accorde ce temps et n’en ressort qu’une fois que je me sens un peu mieux émotionnellement. Il est 7h45 lorsque ma sœur m’appel en me disant que les filles sont réveillées et qu’elle va me les amener si je me sens prête. Je lui dis que oui, tout en me disant qu’être prête est un bien grand mot. C’est vers huit heures et demie que ma sœur arrive finalement avec les filles me disant qu’elles se sont jeter leur cacao l’une sur l’autre juste après notre coup de file. Ma sœur me dit qu’elle sent les filles nerveuses, agitée et qu’elle pense qu’elles sentent qu’il se passe quelque chose. Je la remercie de les avoir gardées et protégées durant cette dernière nuit et lui dit que je vais prendre le relais. Je comprends très vite ce que ma sœur à raison et que le filles sentent quelque chose lorsque je dois intervenir pour les séparer alors qu’elles n’ont même pas encore fini d’enlever leurs chaussures et leurs vestes, et lorsque trois minutes plus tard elle se battent à nouveau dans les escaliers alors que je leur avais juste demander d’aller ramener leur sac dans leur chambre, je décide de les réunir dans le salon, de les asseoir sur le canapé et de leur annoncer que leur père nous a quittés et que c’est depuis le ciel qu’il veillera sur nous désormais. C’est là qu’on sonne à la porte, les filles se lèvent comme si de rien n’étaient, ce qui me faisait douter du fait qu’elles avaient compris ce que je venais de leur dire. Je reste assise sur le canapé perplexe. Lorsque je les vois revenir et que je vois l’attitude de Théa qui se blotti dans les bras de Josh tandis que Anna vient se blottir dans mes bras, je me dis qu’elles sont peut-être simplement en train d’assimilé l’information. Je regarde Josh et lui dit.

Salut Josh, comment te sens-tu ?

Je marque une pause le temps d’entendre la réponse de Josh avant d’ajouter.

Les filles et moi nous étions en train de parler du fait que leur papa ne rentra plus à la maison, qu’il est au ciel et que c’est de là-haut qu’il veillera sur nous maintenant.

Je reformule volontairement ce que je venais de leur dire et c’est là que Anna me demande « Qu’est-ce qui est arrivé à papa ? ». Je la regarde et lui explique qu’il a eu un accident de voiture avec tonton Josh. Que leur papa a eu de graves blessures suite à cet accident et que les médecins n’ont malheureusement pas pu l’aider. Théa se tourne avec Josh et lui dit « Toi aussi tu as été blessé tonton ? Heureusement les docteurs ont pu t’aider ! Mais je suis très triste qu'ils n'aient pas pu aider papa. » Elle se blotti alors contre son tonton et lui fait un gros câlin. Anna de son côté semblait chercher plus de réponse « Mais si papa est au ciel on pourra le voir en regardant le ciel ? ». Je la regarde les yeux rempli de larme et lui dit.

Malheureusement non ma chérie, papa habite désormais au ciel, mais on ne peut pas le voir quand on regarde le ciel, car sa nouvelle maison est beaucoup trop haut dans le ciel pour qu'on puisse le voir.

Je n'arrivais pas à trouver d'autre mot pour lui expliquer ça et quand elle ajoute: « Et comme en plus il y a toujours des nuages dans le ciel, ça complique les choses. ». Théa se montrait plus silencieuse que sa soeur, elle était aussi plus introvertie qu'Anna, elle parlait plus difficilement de ses émotions et s'ouvrait moins. Mais je savais que ça ne voulait pas dire qu'elle n'avait pas de questions, mais probablement qu'elles viendraient plus tard, là elle avait surtout besoin d'être câlinée par son tonton et semblait juste reconnaissante que Josh soit en vie. Ce trait de caractère elle le tenait de moi, Anna avait plus le tempérament de son père.


 
 

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26 juin 2022  

Je venais d’annoncer aux filles que leur papa ne reviendrait plus à la maison. J’avais essayé de leur expliquer du mieux que je le pouvais avec des mots qui soient le plus simple possible pour elles. J’avais l’impression qu’elles avaient bien compris la situation mais qu’il leur faudrait un peu de temps pour l’assimiler et vraiment réaliser que leur papa n’était plus là. Après un moment câlin, moi avec Anna et Josh avec Théa, Josh leur propose d’aller jouer dans leur chambre. Je leur demande d’éviter de se chamailler dans les escaliers en leur rappelant que c’est dangereux. Elles partent tranquillement mains dans la main. J’ai l’impression de retrouver mes filles comme je les connais, elles semblent moins nerveuses que tout à l’heure. Peut-être qu’elles avaient juste besoin de savoir ce qui se passait. Une fois les filles à l’étage, je me concentre sur Josh.

Ça a été, mes beaux-parents m’ont ramenée hier soir et j’en ai profité pour discuter avec eux. Je leur ai dit que je ne souhaitais pas la bagarre ou m’engueulé avec eux, mais simplement pouvoir participer à l’organisation des obsèques au même titre qu’eux.

Je marque ensuite une pause avant d’ajouter.

Ils ont parfaitement compris et se sont excuser de m’avoir donné l’impression que c’était chasse gardée. Ils m’ont dit que pour eux, c’était le moyen de rendre réelle le départ de Gab et de commencer à faire leur deuil. Ils ont bien vu que de mon côté j’avais besoin de m’isoler. Mais à aucun moment ils n’ont pensé à mal et on s'est promis de tout préparer à trois.

Je marque une nouvelle pause avant de terminer en disant.

J'ai bien senti que pour eux c'est important de pouvoir s'investir dans l'organisation des obsèques et je ne compte pas tout ramener à moi, après tout, je vais avoir besoin d'aide. Je ne pourrai pas tout gérer toute seule. En revanche, j'ai donné champ libre à ma belle-mère pour ce qui est de la réception après les obsèques, parce que ça honnêtement je sais que ça lui prendra bien moins de temps qu'à moi. Elle adore organiser des réceptions et c'est elle qui organise toutes les réceptions familiale depuis près de 40 ans. Elle a un carnet d'adresse et connait les gens. Mon beau-père lui m'a proposer d'appeler la famille de leur côté pour annoncer la nouvelle et faire en sorte de réunir tout le monde et moi, je m'occupe de tous les papiers à préparer.

Je soupire ensuite avant de regarder Josh se diriger vers la cuisine.

Je prendrais bien un café noir s’il te plait. Je pense que c’est ce qu’il va me falloir pour tenir à la journée qui s’annonce.

J’étais heureuse de voir que Josh appliquait le « fait comme chez toi » que Gab, lui lançait à chaque fois qu’il venait chez nous. Je le suis ensuite à la cuisine et lui dis.

Et toi alors comment te sens-tu ? J’imagine que tu dois tout de même avoir quelques douleurs due au choc de l’accident, je veux dire en plus du mal de tête.


 
 

Lorsque la vie bascule, il y a toujours l’instant d’avant ou tout est encore normal, avec une normalité qu’on a toujours connue jusque-là et il y a l’instant d’après ou tout est différent et ne sera plus jamais comme avant, et où il va falloir se crée une nouvelle normalité.
 
 

Dimanche 26 juin

C’est vrai qu’ils ont cette manie de tout vouloir régenter pour que tout se passe « bien » comme ils disent. Ça je le sais, mais honnêtement aux vues de la situation, si je dois lâcher prise sur quelque chose, je préfère que ce soit ça. Simplement parce que ça me permettra de passer plus de temps avec mes filles et toi ! En ce moment, j’ai l’impression que vous êtes les personnes les plus importante pour moi.

Je marque une pause avant de poser ma main sur celle de Josh voulant lui faire comprendre que je savais que lui aussi passait par des moments difficiles mais qu’ensemble je pensais qu’on pourrait surmonter tout ça. Je suis ensuite Josh dans la cuisine ou il nous prépare nos cafés. Je pose mes mains sur le bar de la cuisine en ajoutant.

Et en plus en laissant mes beaux-parents gérer les obsèques, je respecte le souhait de Gabriel. Tu sais il m’a dit à plusieurs reprises que s’il devait lui arriver quelques choses, je ne devais pas me battre avec ses parents et les laisser manager son enterrement. Il m’a dit ce n’est qu’un enterrement, ne te bas avec eux pour ça, laisse-les faire et concentre-toi sur ce qui est important ! Même s’il doit y avoir tout un chichi dont tu te serais passé, tu pourras toujours venir me voir sur ma tombe plus tard seule et me dire comment tu aurais imaginé les choses et me traiter d’abruti.

Dis-je les larmes aux yeux, mais en même temps avec un petit rire.

C’était tellement lui ça même s’il n’aimait pas ce monde dans lequel il a grandi et le chichi qui va avec, il ne voulait pas la guerre. Et surtout pas s’il devait partir avant moi.

Je me concentre ensuite sur Josh.

Si justement tu as le droit de te plaindre et d’avoir mal, tu as eu un très gros accident hier dont tu es un miraculer.

Je l’entends ensuite me dire que son médecin lui a demandé de se ménager mais que ce n’est pas trop le moment.

Je comprends que professionnellement tu as beaucoup d’échéance. Mais ta santé est aussi importante. Je ne te dis pas de tout arrêter, mais peut être juste de déléguer un peu, tu dois tout de même avoir des gens de confiance autour de toi et au lieu d’être 100% être peut-être juste déjà à 70 ou 80%. Merci pour le café.

Lui dis-je en lui souriant.

Les filles seront bientôt en vacances et elles iront surement comme prévu deux semaines au Texas avec mes parents en août avant de recommencer l’école et avant ça elles parent une semaine et demie avec mes beaux-parents comme chaque année depuis qu’elles sont nées. Du coup je pourrai peut-être t’aider avec les vendanges même si j’avoue que je n’y connais rien aux vignes. On va s’aider tous les deux si tu veux bien.


 
 

Lorsque la vie bascule, il y a toujours l’instant d’avant ou tout est encore normal, avec une normalité qu’on a toujours connue jusque-là et il y a l’instant d’après ou tout est différent et ne sera plus jamais comme avant, et où il va falloir se crée une nouvelle normalité.
 
 

Dimanche 26 juin

Gabriel est celui qui avait le plus de sagesse de sa fratrie. Il était celui qui aspirait au plus de normalité, il adorait venir dans ma famille, que ce soit au Texas ou au Canada. Il adorait aussi voir la fratrie Brown aux pleines disputes. Il me disait que c’est ce qui manquait dans sa famille de pète sec.

Lui dis-je en lui souriant, tout en buvant un peu de mon café.

C’est normal, c’est encore tout frais. Il te faudra un peu de temps pour te comprendre et réaliser ce qui t’es arrivé hier.

Lorsqu’il m’explique qu’il n’a personne à qui délégué le travail, qu’il gère avec sa mère. Il me dit ensuite que les vendanges c’est beaucoup de travail, que le réveil est tous les jours à 6 heure, qu’il bosse sous tous les temps et que les récoltes se font à la main. Je le regarde et lui dit.

Bon trois semaines ça va être compliqué, on a beaucoup de projet à la rentrée et je ne pense pas que ma patronne sera d’accord pour que je prenne autant de congé. Mais je peux voir pour faire du télétravail et travailler depuis le domaine, afin, s’il y a une chambre pour moi et comme ça je pourrai être près de toi, et essayer de m’assurer que tu te reposes un peu.

Dis-je simplement. Et tandis que j’étais en pleine discussion avec Josh, mon téléphone sonne. Je regarde alors mon écran et vois s’afficher le prénom de ma belle-mère. Je soupire, pas très sûre de vouloir vraiment décrocher. Finalement c’est Josh qui répond. Je reste assise prêt du bar sans rien dire en attendant simplement que Josh raccroche. Une fois le téléphone terminer Josh m’explique que l’enterrement aura lieu le 30 à l’église All Saints’Church de Notting Hill. Il me dit ensuite que Gabriel sera placé dans le carré familial du cimetière Highgate. Je le regarde et soupire.

Alors de ce côté-là tout roule, en même temps je n’en n’attendais pas moins de la part de mes beaux-parents.

Josh ajoute ensuite que les pompes funèbres avaient besoin d’un costume pour Gabriel. Je pose ma tasse sur la table et lui dit.

Pas de soucis. Je sais déjà quel costume leur donner. Je l’ai déjà préparé hier il est dans la chambre, dans sa housse, prêt pour le transport.



Jeudi 30 juin

Le jour « J » était arrivé, le jour où mon mari allait être enterrer. Le matin je m’étais levée avant d’aller réveiller les filles. Pour ces dernières les derniers jours n’avaient pas été facile, elles commençaient à réaliser que leur papa ne rentrerait plus jamais et c’était loin d’être évident. Gabriel leur manquait beaucoup et elles me parlaient beaucoup de lui. Je leur avais fait un petit déjeuné, qu’elles avaient mangé enfin plus ou moins, elles avaient moins d’appétit ses derniers jours et ça pouvait se comprendre parce que moi aussi. Après le petit déjeuné, j’allais m’habillé et me préparer, les filles s’habillaient elles aussi dans la chambre. Josh arrivait à ce moment-là et à nous deux on arrivait rapidement à finir de préparer les filles. A 10 heures nous sommes tous réuni à l’église, la cérémonie commence, je tiens fort les mains de mes filles qui sont à mes côtés. L’église est remplie, beaucoup de gens se sont déplacer pour rendre un dernier hommage à Gabriel. Vers 13 heure nous sommes tous chez mes beaux-parents où il y a des petits-fours et du thé. La maison est remplie et après avoir salué et discuter un peu avec tout le monde, je sens que j’ai besoin de respirer. Je sais que ma belle-mère adore ça, même si la situation est triste. Je sais qu’elle aime avoir du monde à la maison, de mon côté, j’ai plus envie de rentrer à la maison, mais ça ne se fait pas, pas dans le monde de Gabriel en tout cas. Je décide alors de m’isoler un moment sur la terrasse de la famille, je sens que j’ai besoin de sortir un peu de la maison pour respirer l’air extérieur et d’être un peu au calme.