Aujourd'hui j'avais décidé de faire une surprise à une personne qui représentait beaucoup à mes yeux et je ne comptais lésiner devant rien afin que l'effet de surprise soit total. Passant en vitesse au bureau je donnai quelques directives afin que les opérations quotidiennes s'effectuent sans le moindre heurts et puis je passai en vitesse chez moi afin de me changer je ne comptais pas non plus aller la surprendre dans mes fringues d'investisseurs … je préférais les tenues décontractées. Vêtu d'un jeans, d'un t-shirt et d'un veston , j'avais une allure de rockstar, je fis un arrêt chez le fleuriste avant de me rendre sur place.

Arrivé à l’hôpital je me stationnai et j'entrai dans le bâtiment, je ne pu m'empêcher de passer par l'aile destiné aux soins des enfants et je filai en douce un chocolat à l'un d'entre eux lui faisant signe de préserver le secret et je continuai mon trajet afin de me rendre à mon rendez-vous. J'avais tout orchestré, j'avais pris un rendez-vous avec Allison – comme le ferait normalement tout patient – mais évidemment elle ne se doutait de rien. Arrivé sur place j'entrai dans son bureau, puisque l'on m'en avait donné l'autorisation , et je m'installai tout en posant sur son bureau la boîte contenant les quelques roses que je lui avais acheté.

La belle Allison avait accepté le poste de médecin dans ce grand hôpital qu'est le Mount Sinai. Voilà déjà trois semaines qu'elle était arrivée à New York, au début un peu difficile de prendre ses marques mais désormais tout allait mieux et elle s'y plaisait énormément. Début d'après-midi, elle n'avait pas eu le temps de prendre une pause pour pouvoir grignoter un bout. Au pire c'est pas très grave, elle est quand même assez fine alors elle ne mange pas beaucoup dans tous les cas. Comme chaque jour, elle court de partout. Son métier lui tient énormément à coeur alors elle se donne à fond.

Revenant tout juste d'une consultation avec un des patients qu'elle suit quotidiennement, depuis la mort de son mari dû à un cancer elle était un peu plus sensible à cela alors elle ne voulait plus que cette foutue maladie emporte quelqu'un. Elle passa par sa secrétaire et discuta un instant avec elle. Celle-ci l'a prévient qu'elle a un rendez-vous. Commençant à fatiguer, elle alla se servir un cappucino puis entra par la suite dans son bureau.

Se met à sourire en reconnaissant son patient Declan, évidemment on ne peut pas ne pas le remarquer avec le gabarie qu'il a. S'approche de lui, sa tasse de café à la main.

- Tiens Declan ! Quelle bonne surprise, je ne m'attendais pas à vous voir ici dans mon bureau.

Toujours très professionnelle comme à son habitude, elle vouvoie toujours ses patients même s'il lui arrive de tisser des liens avec eux.

S'il y a deux traits de caractère qui me définissent parfaitement outre mon tempérament colérique et hargneux c'est bien ma générosité et ma reconnaissance envers ce que peuvent faire les autres pour moi et je me dois d'admettre que j'étais plus que reconnaissant envers Allison car sans elle je ne serais plus parmi vous pour en discuter.

J'attendais donc la jolie jeune femme dans son bureau et c'est alors que je la vis apparaître sous mes yeux, elle était magnifique comme toujours, me levant de mon siège je me dirigeai vers elle l'embrassant sur la joue.

Alors comment se porte mon médecin préféré? Lui demandais-je tout en la serrant amicalement dans mes bras. Je t'ai apporté une petite surprise, je l'ai posée sur ton bureau. Je lâchai mon emprise car je me doutais bien que ce genre de contact peu professionnel entre un médecin et son patient pourrait éventuellement lui causer des ennuis. Je finis par reprendre ma place sur le fauteuil tout en lui souriant , la regardant ensuite prendre place, tout en espérant que mon présent d'une grande simplicité allait lui plaire car après tout tel était mon objectif. Sentant mon téléphone vibrer je le saisis pour l'éteindre après tout les ondes émises par un téléphone mobile pouvait altérer le fonctionnement de certains appareils médicaux c'était un fait connu de tous et chacun. Je suis désolé j'avais oublié de l'éteindre.

Allison était toujours un peu gênée quand il se montrait trop reconnaissant envers elle, car c'est dans sa nature. Elle aime aider les personnes, pour elle c'est normal. Quand le cancer s'est propagé dans le cerveau de son mari, elle fut dévasté puisqu'elle n'a rien pu faire. Évidemment, personne est au courant de ce qu'il s'est passé. C'était l'année dernière, c'est pour cela qu'elle est venue à New York dans le but de recommencer une nouvelle vie et oublier le passé.

Elle sourit quand elle remarqua sa présence dans son bureau, évidemment elle s'approcha pour lui faire la bise. Le laissa la serrer dans ses bras, bien que ce geste fut amical elle ne peut s'empêcher d'être mal à l'aise, ce qu'il comprit bien sûr et elle se recula sans quitter son beau sourire sur son beau minois. Et c'est encore pire lorsqu'il lui confie lui avoir apporté une surprise.

- Je vais très bien, et toi.. Et vous pardon ?! Oh mais il ne fallait pas, et puis-je savoir en quel honneur ?

*Elle s'approcha de son bureau, se mettant à son aise en enlevant sa blouse blanche pour laisser apparaître ses vêtements normaux en dessous. Elle attrapa la boite et l'ouvrit, un grand sourire s'afficha quand elle vit les roses. A un léger rire amusé quand son portable se mit à sonner.*

- Oh ce n'est rien. Le mien aussi il m'arrive de le laisser allumer.

Étant par moment des plus expressif et démonstratif je pouvais aisément comprendre que je pouvais provoquer un certain malaise chez les gens qui n'étaient pas habitués à tant de reconnaissances c'est pourquoi je préférais faire attention et ne pas trop en faire. Le fait d'avoir passé à un cheveux d'y passer m'a probablement poussé à renouer avec ce côté humain que j'avais fini par enfouir au plus profond de mon être au nom des affaires et au final ce n'était pas trop mal. J'étais plus que ravi de l'entendre me dire qu'elle se portait bien et puis , je dois m'en confesser, j'aimais bien la voir.

Je suis ravi de l'entendre et tu peux me tutoyer … à force de me faire vouvoyer j'ai l'impression de devenir vieux. Je lui fis un léger sourire. C'est la moindre des choses et puis je me suis dis qu'une petite attention – aussi minime soit elle – ne pourrait que te faire plaisir. Tu t'occupes si bien de tes patients qu'il est normal qu'au moins un d'entre eux pense à t'offrir un témoignage de son humble reconnaissance.

Je voyais bien que ma surprise lui plaisait et je ne pus qu'en soutirer une grande satisfaction, le plaisir de donner par moment pouvait s'avérer plus grand que celui de recevoir … d'autant plus lorsque l'on parvient à déceler un tel sentiment de plaisir sur le visage de la personne à qui le présent était destiné.

Je me sens donc moins coupable. Lui dis-je avant de laisser échapper un rire léger.

Non pas qu'elle est mal à l'aise qu'il se comporte comme cela avec elle c'est juste qu'elle préfère essayer de garder ce lien entre un médecin et son patient. Même si elle appréciait énormément la présence du jeune homme, elle ne voulait pas s'attacher de peur de s'en vouloir s'il lui arrive un malheur par la suite. C'est ce qu'elle a vécut avec son mari décédé, et elle ne veut en aucun cas que ça recommence. Elle se mit à rire quand il la reprit sur le tutoiement. Elle ne peut s'empêcher de se défendre du mieux qu'elle peut.

- Oui mais j'ai quand même beaucoup de mal à tutoyer les patients que je soigne. Mais oui je peux comprendre que ça ne doit pas rajeunir, je tâcherai de faire un effort alors. lui dit-elle avec son joli sourire en coin sur son minois.

Quand il s'explique sur la raison du présent qu'il lui avait emmenait, elle en fut vraiment touchée et cela se voyait dans ses yeux qui brillaient. Certains patients aimaient la remercier de cette façon, et il en fait parti.

- Tu sais bien que je ne fais que mon travail, mais merci. C'est rare de voir des personnes aussi reconnaissante que toi.

Elle s'enfonça dans son fauteuil en cuir et trempa ses lèvres dans son cappucino qui était encore chaud alors elle le posa pour le laisser refroidir.

- Alors, comment te sens-tu ?

On se ressemblait sur quelque point dont le fait que nous étions tout deux des âmes solitaires, bien que les raisons se voulaient différentes nous n'en demeurions pas moins deux personnes qui semblaient vouloir se montrer réfractaire à trop s'attacher aux gens de crainte de souffrir et d'en prendre plein la gueule … ce qui pouvait aisément se comprendre. Je l'écoutai tout en lui souriant alors qu'elle me répondit relativement à ma remarque sur le tutoiement.

C'est compréhensible j'éprouve exactement le même genre de réticence envers mes différentes relations d'affaires. C'est gentil mais ne te sens pas obligée, après tout je peux aisément comprendre que tu veuilles maintenir une certaine distance afin de préserver l'aspect professionnel de tes contacts lorsque tu es en fonction.

J'adorais son sourire, il était magnifique, et puis je ne tardai pas à réaliser que mon présent lui avait fait plaisir. J'avais pourtant hésité avant de le lui acheter et puis j'avais foncé en me disant que bien que le tout se voulait d'une grande simplicité c'est souvent ce genre de geste simple qui finissent par toucher les gens au plus haut point.

En plus tu le fais bien ton travail. C'est la moindre des choses d'exprimer son appréciation lorsque nous sommes bien traités, je suis bien placé pour le savoir … après tout je passe mon temps à dorloter mes clients . Se sentir apprécié ne peut que nous faire le plus grand des bien, d'ailleurs les gens ne s'arrêtent pas suffisamment pour se le dire.  

Je lui souris lorsqu'elle s'enfonça dans son bureau et je l'entendis prendre de mes nouvelles.

Je vais bien je te remercie de t'en soucier. Et toi? J'ai profité que tu avais un petit moment entre deux consultation pour venir discuter avec mon médecin préféré. Je vais devoir monter sous peu au département de cardiologie subir un examen … j'ai eu une frousse à mon retour de Rome et je veux clarifier la situation. Je ne voulais pas trop l'inquiéter. Après mon examen si tu es libre on pourrait aller prendre le déjeuner ensemble. Qu'en dis-tu?

Oui pour cela, ces deux personnes se ressemblent beaucoup. Même si Declan bien évidemment n'était au courant de rien de la vie extérieure de Allison, elle ne parlait pas beaucoup. Et encore moins à un de ses patients même si au vu de leur lien qui s'est tissé depuis le malaise de celui-ci, une amitié est en train de naître et pourtant c'est comme s'ils ne se connaissaient pas puisqu'elle ne lui a rien dit de son passé. Peut-être elle pourrait l'expliquer au vu des distances qu'elle aimerait prendre envers ses patients même si c'est plus facile à dire qu'à faire. Elle haussa un sourcil à ce qu'il lui dit, il venait de dire tout ce qu'elle ressent.

- Tiens, c'est perturbant c'est exactement ce que je ressens. J'y arrive d'habitude de laisser un écart entre une relation entre un médecin et son patient mais avec un homme aussi chaleureux que toi, qui me considère comme son héros. Alors que ce n'est vraiment pas le cas.

Elle lui sourit gentiment, il voyait là la vraie Allison qui dit ce qu'elle pense sans avoir peur de comment on peut l’interpréter. Les cheveux attachés en une longue queue de cheval, elle la défit pour les laisser d'un seul coté. Hoche sa bouille en souriant à tout ce qu'il dit, elle adorait parler avec lui c'est un homme très sociable avec qui on peut parler de tout et n'importe quoi. Attrape sa tasse pour boire son cappucino.

- Et c'est pour ça que j'aime mon métier, quand je vois des personnes qui me le rendent bien.

Fronce les sourcils quand il lui raconta pour lui, évidemment elle s'inquiète.

- Et ça va aller ? Tu sais quel médecin s'occupe de ton cas ? Elle se pinça la lèvre quand il lui proposa d'aller un manger un bout ensemble, ne sachant pas quoi répondre. Je ne sais pas trop.. Mais si tu en as vraiment envie, d'accord. Je finis mon service d'ici une heure. :roll:

Sans trop le réaliser j'allais finir par émettre un point de vue qui se voulait de nature à rejoindre le sien, un peu comme si au final nous n'étions pas si différent l'un de l'autre après tout.

En effet nous avons beau avoir des principes et tout mettre en œuvre afin de ne pas y déroger il peut arriver – occasionnellement à tout le moins – qu'une rare exception nous emmène à faire une entorse à ces politiques que nous sommes pourtant habitué de respecter scrupuleusement. Je sais que tu es d'avis que tu n'as rien fait d'exceptionnel , que tu n'as fais que ton travail, mais tu ne peux pas m'empêcher d'être d'avis que sans toi j'y aurais resté.

Je n'étais pas le genre de mec qui tournait les coins rond et qui tournait autour du pot, lorsque j'avais un truc à dire je m'efforçais de l'exprimer clairement tout en portant une attention particulière sur la forme … après tout je ne voulais pas que mes mots laissent place à une quelconque forme d'interprétation qui serait susceptible de blesser qui que ce soit … le monde des affaires m'avait appris à manier l'art de la diplomatie.

C'est toujours plaisant de se sentir apprécié pour notre travail, les gens ne s'arrêtent pas assez pour se témoigner ce genre de choses.

Et puis je remarquai que ce que je venais de lui confier se voulait de nature à l'inquiéter. C'est probablement rien de très grave mais je préférais en avoir le cœur net. Je vais rencontrer Helen Morris, semble-t-il qu'elle est douée en tant que cardiologue, on me l'a chaudement recommandé. Je voyais bien que ma proposition se voulait de nature à la mettre dans une position fâcheuse et ce n'était pas ce que je désirais. Rien ne te contraint à accepter tu sais, si tu n'en as pas envie tu n'as qu'à me dire non, je saurais m'en remettre tu sais. Je croyais simplement que de manger un morceau en ma compagnie te plairait plutôt que de le faire seule. Je ne comprenais pas pourquoi elle tentait de se montrer si difficile d'accès mais ce n'était pas à moi de la juger elle avait probablement ses raisons. Ma consultation devrait durer environ une heure, on se retrouve à la cafétéria de l'hôpital si tu veux?

En effet malgré leur grande différence ils se ressemblaient beaucoup et c'est pour cela qu'elle l'appréciait : ils sont sur la même longueur d'onde et ça lui plait beaucoup. Elle approuva d'un signa de tête tout ce qu'il lui dit, lui souriant.

- C'est vrai oui, mais comme je t'ai dis je n'ai fais que mon travail. J'ai connu de grandes épreuves douloureuses au sein de ma vie privée mais aussi ma vie professionnelle alors je sais trop ce que ça fait de souffrir. Je suis devenue un peu plus sensible. :roll:

Sans s'en rendre compte, elle venait de lui confier un de ses plus lourds secrets concernant la mort de son mari l'année dernière. Mais depuis, elle avait apprit à vivre avec. Certes elle n'en parlait pas beaucoup mais elle allait mieux, et c'est grâce à son métier. Elle sourit à ce qu'il dit, elle approuva d'un signe de tête et but une gorgée de son cappucino. L'écoute attentivement lui parler de ses problèmes de santé, intéressée évidemment puisqu'elle s'inquiète pour son cas.

- Oui tu as raison, il vaut mieux s'en occuper bien avant que quand il sera trop tard. Oui c'est un très bon cardiologue, tu me diras ce qu'il en est advenu alors !

Elle le regarda avec un petit sourire gêné, jouant nerveusement avec ses longs cheveux blonds chose qu'elle fait à chaque qu'elle est perplexe. Hoche sa bouille

- J'en ai envie alors on se donne rendez-vous d'ici une heure si j'ai finis toutes mes consultations à l'heure, ça me va !

Je préférais l'écouter plutôt que de l'interrompre après tout ne dit-on pas que si l'individu est doté d'une bouche et d'une parie d'oreilles c'est tout simplement pour écouter deux fois plus qu'il ne parle? Bien que je ne savais rien des détails se cachant derrières les épreuves dont elle parlait je ne pouvais que percevoir à quel point elle pouvait être à fleur de peau lorsqu'elle en évoquait le souvenir.

Et tu t’acquittes parfaitement de tes fonctions. Je prie une pause avant de reprendre. Je suis sincèrement et profondément désolé de l'apprendre. Du coup je me sentais un peu responsable de l'émergence de ses états d'âmes.

Dans un cas comme celui-ci valait mieux ne pas insister, voyant qu'elle souffrait je ne voulais pas insister et l'emmener à entrer dans les détails … valait mieux éluder la question et se montrer empathique. La discussion bifurqua ensuite vers mes légers soucis et vers l'identité de ma cardiologue … je fis rapidement rassuré par l'opinion d'Allison.

Bien sur je te tiendrai au courant des développements.

Je la regardai jouer de ses doigts dans ses cheveux même nerveuse elle gardait ce petit je ne sais quoi qui ajoutait à son charme. N'ayant rien avalé depuis la veille, en raison de la demande express de mon médecin, je commençais à ressentir les effets de la faim et je me promettais d'y remédier rapidement.

C'est parfait pour moi. Je vais y aller puisque c'est maintenant l'heure. À toute à l'heure.

Je lui adressai un large sourire et je finis par la quitter, je ne voulais pas abuser de son temps, et je me dirigeai vers le département de cardiologie. Rencontrant le médecin et subissant les différents tests auxquels qu'elle avait jugée requis je finis par m'asseoir afin d'écouter ce qu'elle avait à me dire et d'entrée de jeu je n'avais pas trop envie d'en rire. Sortant de son bureau je pris immédiatement rendez-vous tel que nous en avions convenu et je descendis à la cafétéria afin d'attendre Allison. Installé à une table , devant mon sandwich et mon jus de légumes, je regardais un peu partout … de toute évidence le cœur n'y était pas. 

Évoquer les souvenirs de ce qu'elle a traversé l'année dernière lui est fatale et ça se voyait dans ses yeux, car elle essayait de détourner le regard. Cligne légèrement des yeux pour retenir ses sanglots, elle n'avait aucune envie de pleurer mais c'est cela quand on se met à y penser. Quand on songe trop, on ne peut contrôler ses sentiments et émotions, heureusement ce qu'il lui dit la rassure et la fait sourire.

- Merci beaucoup, tu es vraiment quelqu'un de bien qui ne juge pas sans connaître. Oh mais t'en fais pas, tu n'es pas censé le savoir. On a tous nos petits secrets et quelques éléments de notre vie d'avant qu'on aimerait oublier... Il faut juste savoir tourner la page comme il se doit

Elle le remercie d'ailleurs intérieurement de ne pas vouloir insister, ils n'étaient pas assez proche pour qu'elle se confie vraiment à lui même si c'est clair qu'elle l'avait un peu fait. Hoche sa frimousse à ce qu'il lui dit, évidemment elle s'inquiète.

- N'hésites pas, tu sais où me joindre si tu as besoin de quoi que ce soit. Très bien, à tout à l'heure alors !

Lui faisant un petit signe de la main quand il sortit du bureau, elle reprit ses occupations. Entre les consultations et les visites à ses patients, ça n'arrêtait plus. Une heure et demi plus tard, elle avait enfin terminé sa journée et c'est clair qu'elle est épuisée plutôt qu'elle est à l'hôpital depuis tôt ce matin. Après avoir posé sa blouse pour une tenue plus décontractée et normale surtout, elle alla le rejoindre comme convenu à la cafeteria de l'hôpital. Elle se choisit un sandwich Jambon/ Emmental ainsi qu'une cannette de soda et regarda autour d'elle, à la recherche du jeune homme.. Quand elle posa son regard sur lui, elle s'approcha en fronçant les sourcils. Bien sûr, elle comprit que quelque chose n'allait pas.

- Je préfère quand tu es souriant...

Bien qu'elle n'était pas entrée dans les détails je pouvais aisément comprendre que ce souvenir qu'elle évoquait se voulait des plus pénible, après tout il ne fallait pas être malin pour s'en apercevoir. Puisque nous ne nous connaissions que très peu je n'avais pas jugé utile de tenter de lui tirer les vers du nez car après tout je considérais ce genre de curiosité comme étant plus que malsaine. Si jamais elle sentait le désir d'en parler elle le fera de son propre chef pour le moment je me dois de respecter son intimité.

Mais de rien et puis nous avons tous nos petites histoires, il ne m'appartient pas de tirer un jugement alors que je ne sais même pas de quoi il en retourne. Alors faisons comme si je n'avais rien vu ni entendu. Je lui souris. En effet nous avons tous nos petits secrets, des vestiges de notre passé que nous aimerions laisser loin derrière afin de pouvoir finalement aller de l'avant.

Je finis par prendre congé de la belle blonde afin de me rendre à mon autre rendez-vous et lui échangeant un dernier sourire je finis par me diriger vers le département de cardiologie ou j'étais déjà attendu. Le verdict tomba, et je vous prie de me croire ce n'était pas joyeux … même que j'en étais assommé. Je n'avais pas le cœur à la fête si bien qu'il était facile de détecter ma tête d'enterrement.

Le tout survenait à un bien mauvais moment, je ne pouvais pas me prêter à cette intervention chirurgicale … pas maintenant, après tout j'avais trop de dossiers en suspens et je ne voyais pas qui pourrait s'en occuper en mon absence. J'avais le regard hagard , fixant le vide, et c'est alors que je revins au monde réel en entendant ma voix.

Je vais faire un effort alors.

Je tentai de lui adresser un sourire forcé mais s'il y a bien un truc qui me caractérisait c'est que je n'étais pas douer sur l'art de dissimuler mes états d'âmes c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je ne jouais jamais au poker. 

Vraiment touchée qu'il ne cherche pas à en savoir plus la concernant, c'était peut-être rien mais ça lui plaisait. C'est une jeune femme plutôt sociale il faut l'avouer, et heureusement avec le métier qu'elle a choisit de faire. Mais concernant sa vie privée, elle n'aimait pas en parler. Pourquoi ? Peut-être de peur qu'on la juge et surtout de faire de la peine. C'est surtout pour ça oui !! Elle le regarde avec son petit sourire en coin.

- Merci beaucoup, je sais que je peux te faire confiance et que tu vas être muet comme une tombe. Puis, avec mon métier je prends ça pour un avantage, ça me donne encore plus envie de sauver la vie d'autrui.

Une fois qu'il fut partit de son bureau, elle retourna à ses consultations. Dès la fin de son service, la voilà qui le rejoint à la cafétéria de l’hôtel situé au rez de chaussée. S'approchant, elle remarqua bien sûr son changement d'attitude sûrement à cause de son rendez-vous. Elle comprit de suite bien évidemment, elle s'assit alors en face de lui. Elle posa son regard sur lui puis au bout d'un moment d'hésitation, elle vint lui prendre la main doucement comme pour lui montrer son soutien et qu'elle est là pour lui.

- Que s'est-il passé...? Raconte-moi, n'hésites pas. lui demanda-t-elle d'une voix douce et rassurante.

J'aimais bien nos discussions bien qu'elle était mon médecin et moi son patient je n'étais pas sans nous reconnaître certaines affinités mais je savais qu'elle préférait préserver une certaine distance et je ne lui en tenait point rigueur car après tout j'agissais de la même façon dans le cadre de l'exercice de mes fonctions. Cela me fendait le cœur de devoir couper court à notre entretien , afin de me diriger vers le département de cardiologie, mais il le fallait bien après tout.

Lui souriant tout en prenant congé je me dirigeai vers le bureau de la cardiologue sans me trop me douter de l'ampleur de ce qui allait m'y être annoncé. Attristé, dévasté, anéanti … tant d'adjectifs qui ne pouvaient que mieux définir l'état d'esprit qui m'habitait suite au verdict qui venait de tomber. Je m'étais installé à une table de la cafétéria avec mon repas mais le cœur n'y était pas … je n'avais pas touché à mon sandwich et puis Allison n'hésita pas à venir me rejoindre puis rapidement elle remarqua que je n'étais pas dans mon assiette.

Je ne savais plus trop quoi en penser et puis elle me demanda de tout lui dire, de ne pas hésiter. C'est difficile à admettre, tu vois je peine encore à réaliser ce qui est entrain de m'arriver. Trop macho pour pleurer en public je préférais me retenir. Je vais me retrouver devant une grande décision à prendre et je crains encore les conséquences car peu importe ma décision il y aura des conséquences. Je détournai le visage afin d'essuyer ces larmes qui ne demandaient qu'à être versée et que je tentais de retenir du mieux qu'il m'était possible de le faire. 

Justement, c'est pour cela qu'elle voulait se montrer distante avec lui. La relation qu'ils entretenaient tous les deux lui plaisait c'est vrai, mais à présent elle ne le considérait plus comme son patient et en aucun cas elle ne veut montrer cela. Car, il faut bien se l'avouer : Declan est tout à fait son genre d'hommes, alors ça change tout :roll: Mais dieu soit loué, elle ne pense pas à cela. Elle n'est pas du tout la fille facile qui pense qu'à coucher à n'importe qui, elle aime tellement son métier qu'elle le fera toujours passer avant tout. Son premier amour, Matthew en a d'ailleurs payé le prix lorsqu'elle a été reçu dans son école de médecine elle a de suite mit un terme à leur relation...

Bien sûr, il est évident de vous dire qu'elle s'inquiète de suite à le voir dans cet état, il lui fend le coeur.. Elle ne sait que trop bien ce que cela peut faire, elle le considère plus comme un ami qu'un de ses patients alors elle veut être là pour lui. Se pinçant la lèvre, elle fait une légère pression sur les doigts entrelacés. Décalant sa chaise pour s'approcher de lui, elle posa sa main sur sa joue.

- Je ne te laisserai pas tomber ne t'en fais pas.. Tu veux qu'on aille déjeuner ailleurs ?

Bien que je ne me fermais à l'idée de rencontrer une personne avec laquelle je pourrais éventuellement me poser je n'avais de cesse que de me dire qu'il était pour le moment prématuré d'envisager ce genre de relation. Il faut dire que mon père me mettait une pression d'enfer afin que je lui donne un petit fils mais avec mon état de santé , ainsi que mon emploi du temps, je préférais mieux cibler mes priorités. Je connaissais plutôt bien la nature humaine, il faut dire qu'à force de négocier diverses ententes contractuelles avec les gens j'en étais venu à devenir un fin observateurs. Je savais pertinemment que le succès financier et le pouvoir qui l'accompagnait ne pouvais qu'exercer une fascination chez les gens et je me refusais à l'idée que l'on s'intéresse à moi en raison de mes possessions et puisqu'il est difficile de cerner les réelles motivations des gens j'en étais venu à me réconforter dans mon célibat. Bien sur il y avait de rares exceptions , des personnes au sein de mon entourage que je pouvais croire sincères, et de toute évidence Allison était l'une de ces exceptions.

J'ai toujours aimé son approche, cette douceur qu'elle avait , lorsqu'elle s'adressait à moi et cette façon qu'elle avait eu de s'emparer de ma main – histoire de me réconforter – se voulait un bel exemple de la sincérité de son amitié à mon égard.

Merci c'est gentil à toi, t'es adorable. T'en fais pas ça va aller, faut juste que je m'y fasse et puis je ne veux pas te causer des ennuis … tu as d'autres patients à rencontrer aujourd'hui.

Bien que je laissais ma main dans la sienne je remontai l'autre afin de m'essuyer les yeux à l'aide d'une serviette de papier.

Et ça ne pouvait qu'être évident, Declan est assez connu dans ce domaine alors c'est normal qu'il se méfie des femmes qu'il pourrait rencontrer. Certaines pourraient s'intéresser à lui pour ses biens mais Allison n'est pas ce genre de femme, elle n'est pas du tout matérialiste et l'argent ne l'a jamais vraiment intéressé. Ce n'est pas non plus une croqueuse d'hommes car elle n'a jamais couché avec aucun homme inconnu dès le premier soir, elle avait besoin de sentir ce lien qui les lie. A son âge, elle devrait également penser à avoir des enfants bien qu'elle rêve de devenir maman elle a besoin de temps avec que cela se fasse. Il lui faut l'homme idéal pour cela même si je dois avouer que parfois elle songe même à adopter; mais avec son métier et les heures supplémentaires qu'elle fait à l'hôpital ça serait impossible d'avoir une vraie vie de famille pour elle.

Gardant sa main de la sienne, elle la lui caressa pour lui montrer son soutien. C'est une femme douce et elle le montre encore à ce moment-précis. Lève les yeux au ciel quand il la remercie et à ce qu'il lui dit.

- Ne dis pas de bêtises, j'ai finis ma journée de toute façon. Alors je suis tout à toi !

La nouvelle qui venait de tomber avait été de nature à m'anéantir déjà qu'il m'était difficile de négocier avec ce que je venais d'apprendre j'allais devoir en parler aux gens concernés et le simple fait d'y penser me mettait au bord des larmes. J'avais beau me dire que je n'avais ni la force ni le courage d'être porteur d'une telle nouvelle je me devais néanmoins de le faire … après tout valait mieux mettre les choses au clair que de laisser la plus folle des rumeurs courir à ce sujet.

Installé à ma table, mon repas sous les yeux, je n'avais plus la moindre envie d'y toucher … trop de détails semblaient vouloir se bousculer dans ma tête. Et si c'était la fin? Et si c'était ainsi que ma route devait se conclure? S'en était trop pour moi, je me sentais si démunis, je ne savais pas comment affronter tout ça mais pourtant j'allais devoir y remédier car ce combat est le mien après tout.

Je m'étais laissé à lui sourire, lorsque Allison vint me retrouver, mais de toute évidence je n'étais pas doué à tenter de dissimuler ce qui m'animait, si bien qu'elle finit par me prendre la main afin de me faire comprendre que je pouvais compter sur elle.

Je risque de ne pas être agréable à côtoyer et je m'en voudrais  de gâcher ta fin de journée.

J'essuyai mes yeux à l'aide d'une serviette de papier, après tout je n'aimais pas que l'on me voit pleurer probablement par excès de fierté et par orgueil mal placée.

Et ça Allison ne sait trop bien ce que cela peut faire : de devoir annoncer une mauvaise nouvelle à un patient et à ses proches, c'est ce qu'elle vit tous les jours. Parfois il lui arrive de craquer car c'est vrai qu'il faut avoir un fort caractère pour pouvoir supporter toute cette pression et de voir la tristesse sur le visage des autres c'est bien une des choses qu'elle déteste par dessus tout dans son métier qu'elle adore. Mais sauver des vies est l'une des choses des plus précieuses à ses yeux et pour rien au monde, elle ne changerait cela.

Justement, de voir Declan dans cet état lui fend le couleur et c'est à ce moment précis qu'elle se rend compte qu'il compte bien plus qu'un simple patient à ses yeux. Elle veut être là pour lui, non elle en a besoin c'est vital je dirais même. Elle leva les yeux au ciel à ce qu'il lui dit par la suite, elle n'est pas curieuse au contraire elle n'aime pas se mêler de ce qui ne la regarde pas mais là c'est tout à fait différent.

- Peut-être que tu as raison, je ne saurai te dire. Mais je préfère ça que de te savoir seul à t'acharner sur ton sort. Tu as besoin d'être entouré et moi je suis là.

Le soleil, les arcs en ciel, c’est pas le monde ! Y’a de vraies tempêtes, de lourdes épreuves aussi grand et fort que tu sois la vie te mettra a genoux et te laissera comme ça en permanence si tu la laisses faire. C'était ce genre de phrases que ma mère me sortait lorsque j'étais gamin et ce n'est que maintenant, alors qu'elle n'est plus là, que j'en viens à en saisir tout le sens et la portée. Écoutant Allison je ne pouvais que remettre le tout en perspective tout ne pouvait pas se résumer à l'argent et à la réussite sociale pour le moment je me devais de me battre et de garder la tête haute, de toute façon m'apitoyer sur mon sort n'allait me mener à rien. Merci c'est gentil. Je lui pris la main, il y avait bien peu de gens qui se montraient aussi gentil à mon endroit … certes j'avais des proches mais le lien qui nous unissait semblait vouloir s'avérer unique et pour rien au monde je n'aurais souhaité être avec quelqu'un d'autre. Je présume que tu meures d'envie de t'arracher d'ici? Lui dis-je tout en laissant ma main contre la sienne, la retirant ensuite tout en douceur alors que je finis par attraper mon jus de légumes.

Elle ne supportait pas le voir ainsi, il faut bien dire ce qu'il en est. Elle ne le considère plus du tout comme l'un de ses patients, c'est beaucoup plus que cela mais elle n'a pas envie de le réaliser. Parce que la dernière fois elle s'en souviendra puisqu'elle a épousé un de ses patients qui est mort six plus moi plus tard. "Tu n'as pas à me remercier, c'est normal." lui dit-elle lorsqu'il la remercia. Regardant un peu autour d'elle, la cafétéria commençait à se vider. Elle éclata de rire à la remarque qu'il lui fit et hocha légèrement sa bouille, retrouvant son beau sourire. "Disons que je supporte bien assez cet hôpital alors en effet ça m'arrangerait volontiers. Tu as une idée précise du lieu où tu veux qu'on aille ou on fait ça au feeling ?" Elle lui lâcha alors la main puis but une gorgée dans sa canette et sortit son téléphone pour vérifier ses textos reçus pendant son service.

Je n'avais que trop peu l'habitude des gens se montrant aussi gentil à mon endroit, habituellement cela signifiait que l'on désirait me demander quelque chose mais je commençais à m'y faire avec Allison et puis je savais bien qu'avec elle le tout se voulait plus que sincère. Bien que je n'étais pas trop dans mon assiette ma remarque ne fût pas sans l'amuser et je l'écoutai afin de ne pas l'interrompre sur son élan. Raison de plus pour changer d'air. Je lui fis un clin d'oeil. Je n'avais pas encore réfléchi à ce que j'allais faire en sortant d'ici mais peu importe l'endroit ou j'irai je serais heureux d'y aller avec toi. La regardant retirer sa main je ne la lâchai pas du regard et puis prenant mon téléphone j'appelai au bureau pour signaler que je n'allais pas être de retour à tout le moins d'ici demain matin. Je suis à toi dès maintenant.

Oh ça non elle ne s'intéressera jamais à lui pour son argent, déjà parce qu'elle ne savait même pas à la base que c'était un homme d'affaire ou quoi. Elle ne la découvert que plus tard lorsqu'ils ont commencés à faire connaissance quand elle s'occupait de lui à l'hôpital. Et même si elle le saurait depuis le début, elle s'en ficherait car l'argent ne l'a jamais intéressée et pourtant Dieu sait que cela peut faire des jaloux ou des personnes qui s'intéresse à la personne que par leur propre intérêt mais la belle n'est pas comme cela. Hoche un peu sa bouille en souriant à ce qu'il lui dit. "C'est vrai que j'ai plutôt l'impression de passer la plupart de mon temps ici à Mount Sinai plutôt qu'à mon propre appartement" dit-elle en plaisantant pour essayer de lui changer les idées mais elle n'a jamais été très forte pour cela mais elle essaie quand même car elle n'aime pas le voir ainsi. A ce qu'il lui dit par la suite, elle sourit tendrement. Plus que touchée de ses mots, il a toujours ce don pour plaire aux femmes celui-là "T'es adorable.. Et bien je te propose déjà que l'on sorte d'ici et ensuite on avisera" Le laissant prévenir son bureau de son absence, une fois qu'il raccroche elle se lève pour remettre sa veste par dessus ses épaules. "Génial, allons-y alors !"

Ce que j'en avais connu des gens – hommes et femmes – qui n'en avaient que pour la valeur des biens possédés par autrui plutôt que de s'intéresser à la valeur réelle des gens … ce genre de comportement ne pouvait que me puer au nez d'autant plus que j'avais la profonde conviction qu'il ne fallait jamais juger une personne en fonction du contenu de son compte en banque mais bon les gens s'avérant de plus en plus cupides, superficiels et fallacieux il fallait apprendre à bien les jauger et j'étais devenu plutôt fort dans ce domaine.

Ce que j'appréciais le plus chez Allison c'était son côté humain … rares étaient les gens qui acceptaient ce que la vie leur offrait sans en demander davantage et je ne pouvais que l'apprécier d'autant plus pour son authenticité.

Tu l'es encore plus. Lui dis-je alors qu'elle venait de me dire que j'étais adorable et puis elle me proposa de sortir d'ici et de voir là ou le vent allait nous mener … je dois avouer que cette idée de sortir et de partir à l'aventure sans trop savoir ou nous allions atterrir était de nature à me séduire. C'est une excellente idée faisons comme ça alors. Je la vis enfiler sa veste et je fis de même. Je te suis. Et nous quittâmes ensemble.