Au moins elle n’a pas de problèmes à cause de moi. Pas encore en tout cas. C’est déjà ça. Mais quand elle me dit qu’elle m’a ramené des clopes et des biscuits là je commence à rougir. C’est vraiment super gentil. Mais faut pas de donner tout ce mal pour moi. Je le mérite sans doute pas. En tout cas. Je vais pouvoir en profiter tranquillement. Mon cher coloc est en cellule disciplinaire. Il a planté un gars hier… Je sais que ce n’est pas le meilleur truc à raconter, mais c'est sortie tout seul. Alors autant continuer sur ma lancée. Lui c’est un putain de tarer. Mais bon il a peur de moi alors je suis tranquille. Beaucoup connaissent mon nom. Du coup j’ai pas trop de soucis à me faire. Pour l’instant en tout cas.

Des sablés ? Je regarde un instant mon ventre. Je suis pas assez gros comme ça ? Remarque au moins j’ai le temps de faire du sport. En tout cas c’est vraiment… adorable. J’adore ça.

Elle me dit ensuite, une fois que je lui ai expliqué le ‘’problème’’ de mon co-détenu qu’elle serait peinée d’apprendre qu’il m’arrive quelque chose. Je lui souris alors. Il m’arrivera rien. Enfin je me fais suffisamment discret pour ça. Je ne peux pas promettre que je serais toujours intacte quand tu viendras, mais je ferai de mon mieux. Pour l’instant ma réputation de type violent me protège en tout cas. Seulement je ne peux pas la maintenir. Si je fais la moindre connerie je prendrais toute ma peine en ferme, adieu le sursis et l’espoir de sortir d’ici dans 4 mois au lieu de 8.

J'aurais dû parier une réponse de ce style. Je lui souris alors avant de reprendre. Sauf qu'il me semble qu'elle ne veut pas entendre parler de la possibilité que je me prenne des coups à l'avenir. Elle en vient même à proposer de demander à la juge de me laisser sortir et d'être sous sa responsabilité à elle. Je secoue la tête et lève les yeux au ciel avant de lui répondre enfin. Sérieusement ? Tu ferais ça pour un type que tu connais à peine. Tu as vu mon casier judiciaire et pourtant tu prendrais se risque ? Y a vraiment un truc qui ne va pas chez toi ? En plus je peux déjà m'estimer heureux d'avoir prit que 8 mois ferme et pas 4 ans. En plus… je ferais mieux de ne pas me faire remarquer. Sauf entant que détenu exemplaire, ce qui est assez dur en soit.

Au moins elle ne le prend pas mal et me répond sur le même ton. Je lui lance un sourire et la laisse faire quand elle pose la main sur la mienne. Elle me dit alors que je vais y arriver. Que je vais tenir et j’aimerais vraiment qu’elle est raison. La jeune femme me demande alors ce que je compte faire une fois dehors. Je n’en sais rien. J’aurais plus de boulot… heureusement j’ai suffisamment d’argent pour pouvoir vivre des mois le temps de trouver autre chose. Mais… je sais pas ce que je ferais. En plus si j’arrive à sortir en conditionnelle je devrais avoir un taf régulier. Je… avec mon casier ça va être compliqué. Mais je vais me débrouiller comme toujours.

Encore une fois elle propose de m’aider. Je secoue négativement la tête. C’est bon pour le logement, t’en fais pas. J’ai toujours mon appart à Astoria. Une amie se charge de l’aérer et de le surveiller de temps en temps. Elle faisait pareil quand j’étais à BelleVue… Je me fige un instant avant de baisser la tête. Ça elle ne le savais pas. Mais ce qui me pose le plus problème c’est pourquoi ça m’inquiète autant qu’elle l’apprenne ? Pourquoi j’ai tellement peur qu’elle chance d’opinion sur moi ? D’autant qu’elle vient de me proposer de m’aider à trouver du travail. J’espère qu’elle ne m’en voudra pas de lui avoir annoncé comme ça.

Qu’est-ce que j’ai fait ou dit ? Pourquoi elle me lâche tout d’un coup et qu’elle semble déçu ? Je m’apprête a lui expliquer qui est Raven que la sonnerie retentie. On se lève alors est comme elle me dit à bientôt avec un sourire qui sonne trop faux à mon goût je lui attrape le poignet. Attend. Raven est la sœur d’un pote. Je la considère comme ma petite sœur. Je veux pas que tu te méprenne. Tu reviendra vite, hein ? Je me surprend à avoir peur qu’elle ne vienne plus me voir. Ses visites sont réellement agréables et… j’ai juste envie de la revoir en fait… Sauf que cette fois un des gardiens vient carrément me chercher. Je crois qu’ils n’aiment pas quand je traine un peu trop. Et puis faut dire que lui avoir attrapé le bras comme ça et le genre de geste qu’ils n’apprécient pas du tout.

Une semaine sans nouvelles et voilà que je commence à m’inquiéter. Faut dire que je pense un peu plus à elle chaque jour. Ce qui est assez déconcertant pour moi. Alors quand on vient me chercher. Je suis assez impatient. Elle ne se lève pas, mais m’adresse un sourire. Je me penche vers elle pour lui faire la bise avant de m’asseoir en face d’elle. Je pensais que tu m’en voulais pour ce que je t’ai dit la dernière fois. J’avoue que… j’avais peur que tu reviennes pas me voir. Tu étais en vacances ? Je lui lance un sourire alors en lui posant son tupp’ sur la table. Au fait c’est à toi ça. Ils étaient très bon. J’ai réussi à les finir avant que mon coloc’ revienne.

Elle se penche pour remettre son tupperware dans son sac et je la vois grimacer et me penche vers elle comme elle se redresse. Tout va bien ? Tu as l’air d’avoir mal. Tu es blessée ? Elle peut entendre sans problème dans ma voix que je suis inquiet. J’ai peur de comprendre ce qu’il m’arrive. Je ne dis rien de plus et ne fait rien d’autre que prendre sa main. Pour une fois c’est moi qui fait ce geste. Je lui adresse aussi un sourire que j’espère rassurant et qui la convainque de me dire ce qu’il s’est passé. Je ne la harcellerai pas de questions en tout cas. Je lui laisse le choix de m’expliquer ou pas.

Comme elle m’explique ce qui lui est arrivé je referme la main sur la sienne et ma mâchoire se crispe. Tu devrais pas rester chez toi alors. Pour te reposer ? Tu dois être en arrêt , non ? Faut que tu te repose et que tu prennes soin de toi. Je lui souris alors en la laissant répondre avant de rajouter quelque chose. Je me doute que ça me regarde pas, mais… tu en as parlé à quelqu'un ? Je sais pas à ton boulot vous avez bien des psys, non ? Parfois ça aide vraiment. Je sais ce que c'est que d’être marqué à vie dans sa chair. Elle a vue les cicatrices quand j’étais dans leur salle d’interrogatoire. Alors je peux la comprendre.

Aussi têtue que moi on dirait. Elle ne semble pas vouloir se mettre en arrêt. Je ne peux pas l’y obliger en même temps et puis je suis certainement pas le genre de type qu’elle va écouter. En tout cas, je lui souris comme elle passe sa main sur ma joue, mais lorsqu’elle l’enlève au moment où le maton passe je ne peux m’empêcher de me reculer et de lui lâcher les mains, un peu gêné. Je suis sûr que tu sais ce que tu fais. Mais prend soin de toi hein. Ça me… peinerai qu’il t’arrive quelques choses. Enfin je veux dire je t’apprécie beaucoup et…enfin bref... C’est moi où je suis entrain de rougir là ?

On pourrait pas profiter juste une fois du peu de temps pour les visites tranquilles ? Il faut croire que non parce que voilà les surveillants qui nous ordonne de retourner dans nos cellules. Bien sûr plusieurs autres détenus râlent, mais je suis trop concentré sur la jeune femme qui prend ses affaires pour y prêter vraiment attention. Surtout qu’Ellie se retourne finalement pour venir m’embrasser. Je mets un peu de temps à réagir, mais je fini par poser mes mains sur son visage pour lui rendre ce baiser qu’elle m’offre. À contrecœur je suis obligé de la lâcher et de retourner vers le bloc dans lequel ce trouve ma cellule. Non sans lui avoir souris une dernière fois et lui avoir dit à bientôt

En fait c’était une sacrée émeute qui nous à valut d’avoir du nous séparer aussi vite la dernière fois avec la jeune femme. J'espère qu’elle ne va pas regretter son geste et ne plus venir. En même temps si elle revient me voir maintenant elle pourra contempler mon œil au beurre noir et mon nez dont un autre détenu a pété le cartilage. Mais… non en fait j’ai vraiment envie de la revoir. Ce qui me vaut des railleries de la part de mon coloc bien sûr…

J’espérais bien qu’elle reviendrait me voir. Mais je suis surpris de voir les gardiens m’emmener dans une salle privée. Ellie est déjà là et fais signe pour qu’on me débarrasse des menottes. Moi je cache mon visage aussi longtemps que je peux, mais je fini tout de même par devoir la regarder. Et bien sûr sa réaction ne se fait pas attendre. Je ferme un instant les yeux comme elle pose sa main sur ma joue. Doucement je viens poser ma main sur la sienne et lui souris. Ne t’en fais pas. C'est juste un nez cassé et un œil au beurre noir… je m’en remettrai. Je me doute qu’elle voulais surtout savoir comment c’est arrivé, mais je n’ai pas envie de l’inquiéter en lui racontant que j’ai croisé un vieil ennemi…

C’est des choses qui arrivent en prison, malheureusement. Puis j’ai connu pire. Je ricane comme elle vient me caresser le visage et surtout me demander si cela me dérange qu’on soit dans une salle privée. Non, au contraire, c’est plus agréable que dans la grande salle. Mais on va pas rester debout quand même. Vient t’asseoir. C’est pas vraiment un ordre, mais juste une proposition. En tout cas moi je m’assoie à la table. J’en profite pour lui poser une question. Comment ça va toi ? Ta blessure ? Je parie que tu bosses toujours autant, non ? Et ton collègue là, DiNozzo, il est pas censé te couvrir ? parce que ça laisse à désirer franchement…