Famille Denisof

Il est 17h, quand Matthew arrive dans sa maison où il vit avec sa femme Katerina, sa fille aînée Léna, et son fils cadet Adrian. Il vient de rentrer de son travail, il est instructeur dans une école qui forme des gardes du corps, l'ayant été lui-même durant dix ans. Il entre dans la grande pièce à vivre principale, regroupant le salon, puis une grande table à manger et enfin une petite cuisine ouverte, située au fond de la pièce. La maison à l'air vide, pour une fois il doit être le premier à rentrer. Il dépose son léger manteau dans le placard en face de la porte d'entrée et y laisse également ses chaussures. Il détache quelques boutons supplémentaire de sa chemise bleu clair pour être plus à son aise.

Il se dirige vers le planning de la famille, vendredi soir ils ont prévus un rôti de dinde. Donc, il le sort du frigo et le déballe. Il prend une grosse cocotte et y fout du beurre, des oignons et quelques herbes. Il badigeonne le rôti de miel et le saupoudre d'herbes émincés. Il ouvre le gaz et allume un des feux, à feu vif. Il compte faire saisir rapidement le rôti pour le caraméliser puis l'envoyer cuire lentement au four. C'est pour ça qu'il doit s'y prendre assez tôt. Mais soudain il pense à un truc, il ne sait plus si son fils rentre tout seul de l'école le vendredi, ou si c'est sa mère qui va le chercher, il réfléchit une minute en espérant que ça n'était pas à lui de le faire.

Il hausse les épaules et allume le four, il met le rôti dans la cocotte qui commence rapidement à crépiter. Quand il entend une clé tourné dans la serrure, il se tourne vers la porte d'entrée en restant près du feu, pour voir qui était en train d'arriver.

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Matthew voit son fils entré, ce dernier pose son sac à dos dans l'entrée avant de disparaître derrière le couloir pour se précipiter dans sa chambre pour y jouer.

Eh, bonjour quand même, râle-t-il.

Matt entends un "bonjour papa". Mais il remarque également le sac d'Adrian traînant dans le passage.

Attends là revient ici, range ton sac avant ! ordonne-t-il sans avoir besoin d'hausser la voix.

Adrian revient dans l'entrée en traînant des pieds avec une console portable à la main, il soulève son sac et se dirige vers la cuisine. Matt toujours dans cette dernière lui dit:

Pourquoi tu cherche toujours les embrouilles, tu sais qu'on va te le dire, une chance que ta mère ne t'a pas vu faire.

Katerina entre à ce moment-là le courrier à la main, elle lui annonce qu'elle trouve l'odeur divinement bon. Tandis qu'Adrian s'assoit à la table de la cuisine en face de Matt, cette table c'est plus un bloc qui sert de plan de travail avec différents rangements tout autour du bloc.

Merci, espérons que le goût soit aussi alléchant que le parfum.

Adrian finit de s'installer sur un tabouret avec son sac à ses pieds et commence à jouer à sa console, sans avoir répondu à Matt. Ce qu'il avait intérêt à faire s'il ne voulait finir pas vraiment énerver son père.

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Matt continue de regarder son fils qui lui reste silencieux, histoire de ne pas envenimer un peu plus la situation avec son père. Kate entre dans la cuisine et lui parle de l’ambiance un peu froide.

Je ne sais pas trop. Je lui ai fait la leçon pour son manque de politesse quand il est entré, mais apparemment je sais d’où il tient cela, puisque tu ne m’a toujours pas embrasser toi non plus, dit-il en plaisantant.

Elle enchaîne par une remarque sur ses compétences culinaires.
Aie ! Tu aurais pu t’arrêter à “tu es plutôt doué” pas besoin de rajouter “pour la cuisine” ou encore pire “en général”, lance-t-il toujours en plaisantant. Non je n’ai pas vu Léna ou alors elle est super discrète, je comptais sur toi pour me dire si elle dînerai avec nous ce soir.

Voyant Kate prendre la console d’Adrian et mentionner le dîner, Matt regarde sa montre. Le repas ne sera pas prêt avant au moins une heure, Kate doit penser qu’un gigot de cette qualité peut se préparer en une demi-heure. Cela serait tout bonnement impensable pour Matt.

Oh allez laisse-le jouer un peu, de toute façon le repas ne sera pas prêt avant un moment.
Adrian pousse un cri de joie avant de sauter de son tabouret, de récupérer la console un peu brusquement des mains de sa mère et de courir jusqu’au canapé. Là il saute dessus puis s’installe et reprend sa partie. Matt tire une grimace qui veut dire “oups” et tourne le dos à sa femme pour remettre le nez dans sa marmite et faire comme-ci de rien n’était.

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Elle l’enlace et l’embrasse dans le cou, il la regarde par dessus son épaule le nez toujours au dessus de la marmite. Mouais ça ira pour cette fois, tu t'es bien rattrapée. Dit-il en parlant autant du baiser que du compliment. Elle répond au sujet de Léna. Parce que t’arrives encore à suivre toi, lui dit pas mais j’ai arrêter de retenir tous leurs prénoms depuis au moins trois mois. Heureusement que ce sont principalement des amis et qu’elle ne sort pas avec tous, enfin d’après ce que Matt sait et espère.

Kate repart dans le salon pour rouspéter une fois de plus sur Adrian, Matt regarde son rôti et trouve qu’il manque quelque chose. Il se tourne vers Kate tandis qu’elle se trouve encore dans le salon. Mon ange, tu me ramènes du cognac, doit y en avoir dans le bar s’il te plaît. Quand elle revient, il acquiesce par un signe de tête et un sourire sur la remarque à propos de leur fils.

Elle lui demande sa journée et il lui raconte. Pas terrible. Figures-toi que le cher conseil d’administration de l’école a annulé la session de formation de cet été, à cause du manque d’élèves. Ce qui fait un nouveau manque à gagner alors que les comptes sont déjà bien dans le rouge, ça s’annonce plutôt compliqué cette année. Il avait dit ça sur un ton sarcastique et ironique teinté d’une pointe d’agacement, comme pour cacher le sérieux de l’affaire. Bien que Matt n’avait pas investit d’argent dans cette école, si elle venait à fermer il perdrait automatiquement son travail. Chose qui pourrait arrivé plus tôt qu’on le pense s’ils ne trouvent pas une solution rapidement.

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Il lui renvoie son sourire mais hausse les sourcils d'incompréhension. N'importe quoi. J'utilise pas la tendresse pour avoir ce que je veux. Pourquoi, ça marcherais ? Ils continuent à discuter de la vie amoureuse de Léna. J'espère qu'elle fait quand même attention à elle. Je regrette les années où on avait encore notre mot à dire en matière de garçon.

Kate lui ramène sa bouteille et il la saisit aisément. Il arrose la viande d'une bonne rasade et penche la marmite pour allumer l'alcool. Une jolie flamme bleue commence à saisir la viande. Elle finit par s'éteindre rapidement. En même temps Kate lui parle de son métier. Oui, je ne pense pas que ce soit le job, pour moi c'est plus la jeunesse qui a changé. Ils ne s'intéressent plus à ce genre de métier de dévouement. La génération Bodyguard est passée.

Il prend un plat et y met le rôti. Puis, il enfourne le plat dans le four, c'est partit pour une petite heure de cuisson. Il reprend sa marmite et y verse des légumes, du vin blanc et finit par un peu d'eau. Il mélange et réserve ça sur le côté à feu doux. En ayant terminé avec la préparation du dîner, il peux maintenant se concentrer sur la discussion avec sa femme. Mon avenir ? Je ne sais pas trop, mais la question va se poser rapidement vu que l'école sera fermée cet été. On part en Juillet mais pour Août et Septembre, je pourrais peut-être reprendre une ou deux missions de protection. Qu'est ce que tu en dis ?

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Il la voit surprise et il comprend qu’il a été un peu grincheux. Je suis pas devenu susceptible, mais j’ai eu une mauvaise semaine. Je voulais pas être ronchon, désolé. Mais il grimace quand elle revient sur le sujet de Léna. Pitié Kate ! Je parlais pas de ça mais de sa sécurité. J’ai tout sauf envie de penser à ma princesse en train de faire l’amour. Je ne suis pas stupide au point de penser qu’elle reste sage, mais je n’ai pas envie pour autant d’en parler et de surtout me l’imaginer. Il tente de chasser toutes ces images de sa tête. En ce qui concerne le château, je pense que tu lis trop de contes de fées mon amour. Avec moi, ça serait bracelet électronique de surveillance et dobermans dressés à l’attaque, faut savoir vivre avec son temps. Quand elle enlace sa taille il lui caresse le bras. Je lui en demande pas tant, du moment que je reste le tien.

Sur le sujet autour de son métier il lui répond. Ils préfèrent vivre la célébrité de l’intérieur plutôt que de la protéger. Avec les télé-réalités et les stars du web c’est plus facile pour eux d’y accéder. Continuant la conversation sur le film, il y a quelque chose qui le surprend dans le discours de sa femme. Sans doute que ça ravirerait la flamme de ce métier, et je pense que lui serait pas contre de refaire un film avec elle mais chérie, elle, elle est morte.

Il termine sa cuisine et se retourne vers Kate qui l’accueille avec un verre de vin rouge. Merci. Il se dirige vers le bloc central de la cuisine et s’assoit sur le rebord d’un des tabouret. Il l’attire jusqu’à lui par la taille avant de prendre une gorgée de vin. Bien sûr qu’il sait qu’elle l’approuvera mais lui déteste la savoir inquiète, elle et les enfants. Oui je le sais bien et tu me connais, je prends toutes les précautions qu’il faut. D’un autre côté, je ne le souhaite pas plus que toi, surtout si c’est pour t’inquiéter ça n’en vaut pas la peine. Il réfléchit un instant. Et peut-être n’aurait-je pas besoin de travailler pendant ces deux mois si tout se passe bien dans ton travail. En parlant de ça, comment s’est passée la fin de ta semaine ?

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Ne me faîtes pas trop languir ex-mlle Scott, je pourrais partir chercher du réconfort ailleurs. Il rigole à son tour. Je n'irait pas jusque à ramper pour une simple impolitesse, mais le jour où ça arrive pose toi la question. C'est que j'aurais vraiment fait quelque chose de grave. Matt voit très bien que sa femme ne comprends pas pourquoi il réagit comme ça, elle comprendra et fera moins la maline quand son fils adoré viendra lui raconter ses prouesses sexuelles avec une fille. Il se contente d'hôcher la tête quand elle lui redit que sa fille est maintenant une femme. Le fusil à lunette ? trop impersonnel, il faut quelque chose de plus marquant. Comme un bon punch dans la face. Ça au moins, ça marque le visage et surtout l'esprit. Quand elle lui dis qu'il est et restera son homme préféré, il reste silencieux, se contentant seulement de serrer ses doigts dans les siens en souriant tendrement.

En effet, c'est un secteur d'activité avec beaucoup de demande et malheureusement peu d'offre. Si j'avais la motivation et si on était dans une plus grande ville, je monterai surement une boite de recrutement d'agent de protection.

Une fois qu'elle est installée contre ses jambes, il pose son verre sur le bloc et la serre pour pas qu'elle glisse. Il lève les yeux au ciel quand elle lui dit qu'elle s'inquiétera quoi qu'il fasse, combien de fois ils ont eu cette conversation... J'aimerais te dire que je trouves ça mignon que tu t'inquiètes, mais en réalité moi je culpabilise pendant ce temps-là tu sais. Il l'écoute parler de son boulot, eh chacun son tour et comme il est un mari dévoué, il l'écoute attentivement. Surtout qu'une idée en découle dans son esprit. Si tu as besoin d'aide pour cet été, tu me dis et je viendrais bosser avec toi à la boutique.

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On plaisante, on plaisante, mais faut pas aller trop loin. Je t’en prie pas avec le voisin, tu veux que je fasse un massacre digne des plus grands fait divers. Déjà lui, la prochaine fois que je le voit loucher sur ma femme et ma fille au fête de voisinage, je lui plante ma brochette au travers de sa carotide. Il garde un ton léger. Bien, me voilà prévenu. J’ai toujours eu plus peur de ta colère de femme bafouée plutôt que le courroux entier de l’univers. Si on n’oublie le fait que je t’aime, je pense que cet argument a aussi joué sur ma fidélité.
C’est sa princesse, mais par dessus tout il tient à elle. Si elle lui présente quelqu’un qu’elle dit aimer, il l’accueillera comme il faut. Je ne veux pas me la mettre à dos non plus, je resterai cool si je sent que c’est sérieux. Il le sait bien qu’elle restera jusqu’au bout, mais ça reste toujours plaisant à entendre.

Il réfléchit à son tour en souriant aux remarques de Kate.
Je ne sais pas trop. C’est délicat financièrement, je n’ai pas énormément de contact du métier dans le coin et je peux pas abandonner l’école comme ça. C’est une décision importante dont il faut qu'on réfléchisse, ensemble. Il redresse la tête et lui embrasse sa tempe puis la laisse la reposer. Tu ne peux pas contrôler ton inquiétude comme je peux pas contrôler ma culpabilité. C’est à se demander comment on a trouvé un équilibre dans notre couple.

Il ne trouve pas que c’est moins intéressant, mais aussi il l’aime l’entendre parler. Il rit également. Oui j’avais remarqué. Le plus souvent quand je prétexte de passer te prendre au boulot, c'est pour me laisser dévorer des yeux et me sentir rajeunir en t'attendant. Mais d’un autre côté, si ça attire des clientes je veux bien servir d’argument de vente.

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Meurtrier ? Non ! Je défend uniquement mon territoire face à l’ennemi, tel un lion protégeant sa “femelle” dans la savane africaine. La métaphore peut sembler un peu machiste, mais l’image est là c’est l’important. Qu’il soit content qu’on regarde sa femme, non mais c’est l’hôpital qui se fout de la charité connaissant la jalousie de Kat’. Il sourit en toussant d’un air faussement choqué. Mais au delà de ça, une autre chose l’interpelle. J’ai une question, est ce que cela signifie que mon regard sur toi ne te suffit plus ?

Tu viens quand même de suggérer un interrogatoire stalinien comme l’on surement fait nos grands-pères au temps du communisme dans notre cher pays. Donc un peu oui. À la question de sa femme sur sa fidélité, il continue de répondre avec malice. Honnêtement oui, je ne voit pas d’autres raisons. En même temps les raisons sont inutiles du moment que je reste fidèle, non ? Il aurait pu lui répondre qu’il n’avait pas besoin d’aller voir ailleurs grâce à Katerina, sa beauté et ce qu’il se passe dans leur chambre, mais ça n’aurait pas été drôle pour lui d’arrêter de la taquiner.

Il l’écoute parler de la vie de Léna, elle est plus au courant que lui sur ce sujet alors il veut bien la croire. Il se contente d’hocher la tête. Leur discussion sur son métier l’intéresse beaucoup. Il n’avait pas vraiment réfléchit à cela sérieusement, mais ce qu’elle dit est juste. Non c’est très bien, j’aime beaucoup tes idées. J’ai beaucoup de chance de t’avoir à mes côtés. Tu es prête à me suivre au bout de mes projets et tu es même la première à m’encourager. Ça fera bientôt vingt ans qu’ils sont mariés, mais sa chance il n’arrive toujours pas y croire.

Il l’écoute parler et écarquille de plus en plus les yeux au grès des paroles de son épouse. D’abord elle le cloisonne loin du regard des femmes et maintenant elle insinue qu’il passerait pour un gay si il venait à travailler avec elle. C’est une tentative flagrante d’émasculation, chercherait-elle à se point à le domestiquer ? Pas vexé pour un sou, il compte bien lui prouver toute l’entièreté de son erreur d’avoir jouer avec sa virilité. Ah donc maintenant on tape là où ça fait mal. Vous allez voir si j’ai des manières à ce point efféminées madame Denisof. Il s’approche et lui offre un baiser tendre, mais passionné. Il passe sa main sous son pull et vient lui gratter gentiment le dos. Il en profite pour resserrer sa prise autour d’elle de son autre bras. Mais ce moment de tendresse est rapidement interrompu par la sonnerie du four et Adrian qui revient dans la cuisine en poussant un cri de joie, tellement il est affamé. Matt se détache des lèvres de Kat en baissant la tête de dépit puis en soupirant.

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Il lève les yeux au ciel. C'était pas méchant, c'était juste pour rester dans le jargon animalier. Encore heureux qu'il soit le seul qui puisse toucher, il manquerait plus que ça en plus. Cela me convient absolument pas ! Les hommes commencent par un regard et puis après ils en demandent toujours plus. Qui te dit qu'un jour, toi même tu en souhaiteras pas plus, sans même t'en rendre compte. Si tu te dit qu'un regard ce n'est pas méchant, ça ne fait pas de mal, peut-être qu'un jour tu pensera la même chose d'une caresse, d'un baiser. Puis après c'est l'escalade... Il dit ça sans être soupçonneux, il connaît la fidélité à toute épreuve de leur couple, mais ça reste une discussion qui l'intéresse.

Oh ne t'en fait pas pour ça. Depuis le temps que je te connaît, si tu avais des gênes de tortionnaire je m'en serait rendu compte. Tu es la femme la plus aimante et la plus tendre que je connaisse. Cela te rassure ?

Il hoche de la tête bêtement, approuvant tous ses dires. Il acquiesce de plus belle avec un sourire quand elle lui demande si c'est normal qu'elle le soutienne.

Si ce n'était pas le but, alors qu'aviez vous en tête pour me dire de telles paroles ? Après le câlin, il la laisse se détacher. Il réfléchit à la proposition de remettre ça plus tard. On verra, je ne voudrais pas que tu te fatigues un peu plus. Puisqu'elle lui a dit que sa semaine avait été déjà fatigante. Il pense avant tout à son confort. Adrian acquiesce, mais demande un truc avant. Maman, tu viens avec moi dans la salle de bain, s'il te plaît. Matt en profite pour sortir le rôti du four et le laisse un peu refroidir le temps de mélanger un peu les légumes et vérifier la cuisson de tout ce petit monde.

Adrian se dirige dans la salle de bain et se lave les mains en attendant sa mère. Une fois avec elle il lui fait un petit câlin puis se détache et lui dit. Dans la voiture j'ai pas osé te demander, mais je me pose des questions. Voilà, tu aimes Papa ? Comment tu sais que tu es amoureuse de lui ? Il ne semblait pas du tout timide à l'idée de poser cette question, semblant au contraire plutôt curieux et intrigué par ce sentiment qu'est l'amour.

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Tu as raison, c'est très jolie une louve. Et pour un surnom affectueux ça change un peu des traditionnels, ma puce, mon chaton ou encore pire ma biche. Quoiqu'on est un peu jeune pour s'appeler ma biche, non ? Hin, ma jolie louve. dit-il en lui faisant son sourire charmeur. De toute façon, si tu devais finir par me tromper, je ne pourrais pas m'empêcher de me sentir à moitié coupable. C'est que quelque chose aura changé entre nous et que j'en serais, au minimum, à 50% responsable. Enfin, ce n'est pas parce que je dit ça qu'il faut te jeter dans les bras du premier mec venu. Vraiment ? Même quand j'étais encore garde du corps et que tu étais toute seule à t'occuper de Léna bébé ? Ces moments n'avaient pas été très drôle entre nous pourtant...

Si tu aimes entendre que tu es une bonne mère, alors je déclare qu’à compter de ce jour un poème te soit réciter chaque matin par nos enfants. Un hymne à ton sacrifice de maman et à ta bonté d’âme. Qu’en penses-tu ? Par contre pour ma part je te dit déjà trois fois dans l’année que tu es une très bonne épouse. À la Saint-valentin, à l’anniversaire de leur première nuit et à celui de leur mariage. C’est suffisant non ? Et le retour du Matt taquin !

Du coup je dois vous avouer que votre petit manège à fonctionner à merveilles, je me sent particulièrement bien enquiquiner. Il lui fait un clin d’œil. Si c’est là ton souhait, alors j’ai hâte d’y être.
Euh bah si ! Mais il n’a jamais demander l’aide de sa mère, il veut juste passer un moment avec elle dans la salle de bain. Pour preuve il se les lave en attendant son arrivée. Il se doutait de la réponse à sa première question qui ne servait qu’à introduire la suivante. Il écoute sa maman en retournant se blottir contre elle quand elle l’attire. Les bras autour de sa taille et la tête contre son épaule. Si je te demande ça c’est qu’aujourd’hui Amy m’a dit qu’elle m’aimait. Amy est, comme on dit à son âge, son amoureuse. Je lui ai répondu que moi aussi, même si j’en étais pas sûr. Est ce que ça marche pareil pour les garçons ? Parce que j’ai pas l’impression d’avoir des “petits papillons” comme tu dis, quand je la voit. Ou alors je suis pas fait comme tout le monde ? C’est possible de ne pas savoir aimer ? Plus il posait de questions, plus de nouvelles en venait. Il ne pouvait plus s’arrêter. Est ce que quelqu’un à déjà aimer plusieurs personnes à la fois ? C’est toujours si compliqué ?

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Oui c'est très bien, quoique ma puce je ne suis pas trop fan non plus. Mais j'aime bien aussi mon cœur ou mon ange. Et pour ma louve, on pourrait se le garder comme un nom de code ou un mot de passe entre nous. Pour un moment où l'un ou l'autre aurait envie d'un câlin. Bon bien sûr il faudra, toi, que tu l'accordes. Que tu m'appelles ma louve ça ferait étrange. dit-il en rigolant doucement.

Il garde son sourire. Dans ce cas, il n'y a aucune raison que tu ailles voir ailleurs. Sous entendant qu'il ne le fera pas, lui aussi, et donc qu'elle n'aura pas à se venger.

Non, tu aurais pu en avoir. J'étais aveuglé par mon rôle de père et d'époux. Je pensais que ça signifiait que je devais vous offrir tout ce que vous méritiez. Même si ça m'obligeait à être loin de vous. Kat' doit connaitre cette histoire par cœur, mais Matt aime bien en parler, cela lui soulage la conscience d'avoir été aussi stupide. Oui c'est pas faux, dit-il quand elle explique qu'elle préfère se l'entendre dire seulement quelques fois. Quand elle le chope en train de le taquiner, il répond avec ironie. Mince, démasquer ! Je pensait pourtant avoir été discret.

Matt ne comprend pas la grimace de sa femme, mais il rigole pour lui faire plaisir.
De retour dans les bras de sa maman, Adrian l'écoute. Le prend pas mal, M'man, mais tu dis ça parce que je suis ton fils. Il la regarde lui aussi dans les yeux tout en restant silencieux à ce qu'elle lui dit. Non, je ne pense pas. Amy est gentille, mais Juliet qu'est ce qu'elle est drôle. J'ai toujours envie de jouer avec elle et quand je ne suis pas assis à côté d'elle à la cantine, bah bizarrement je n'ai pas faim. Ça a un rapport ? Il réfléchit. Je ne comprend pas ça. C'est quand je vais lui dire, qu'elle va souffrir. Alors que si je lui dit rien, tout le monde est content, non ? Adrian pouffe de rire dans les bras de sa maman, en entendant la remarque sur Léna, comprenant que c'est une vanne sur sa sœur. Ça veut dire que Léna a un plus gros cœur que nous ?

Famille Denisof

Oui, tout à fait tu es un ange. L'ange de la jalousie et la possessivité par contre, dit-il avec un rire moqueur. Oui ça sera parfait. Tu as intérêt car si ça arrive je ne divorcerai pas. Tu m'auras sur le dos à la vie à la mort. Il prit son baiser avec un sourire et lui rendit un autre.

La culpabilité est une routine tenace. Je sais que tu as raison. Tu trouves toujours ce qu'il faut dire c'est un truc que j'aime chez toi. Tu es fine psychologue et très diplomate. Bon, sauf quand tu t'engueules avec Léna. Dans ces moments là, vous êtes comme deux lionnes lâchées dans l’arène, ça fait peur à voir.

Adrien écarquille de grands yeux quand sa mère lui raconte que certaines mamans disent de leurs enfants qu'ils sont moches ou abruties. Vraiment, mais c'est horrible de penser ça et encore plus de le dire, non ? Tu en connais des mamans qui le disent ou le pensent ? Il hoche un oui de la tête quand Kat' résume sa situation amoureuse. D'accord, mais alors que dois-je faire pour ne plus avoir mal au ventre quand elle est pas avec moi ? Puis elle lui explique qu'il doit avouer ses non-sentiments. Je le ferait, mais pas tout de suite. Je vais d'abord me trouver une autre amoureuse avant, comme ça je serai pas tout seul à manger à la cantine ou obliger de traîner avec les garçons qui m’ennuient.
Mais toi, tu n'es pas née mariée ? Avant de vivre avec papa, tu n'as pas eu d'autres copains ? Et Léna pourquoi elle n'est pas encore mariée, elle est pourtant majeure, elle a le droit de le faire. C'est comme le permis de conduire, quand elle a eu 18 ans elle l'a passé alors pourquoi elle ne se marie pas ?