Pendant les vacances de fin d'années, je m'étais un peu calmée concernant les bêtises avec Daniel. Croyant toujours au Père Noël, je savais que si je n'étais pas gentille avec mes "parents", mes amis ou ma famille, je risquais de ne pas recevoir de cadeaux et ça je ne voulais pas que ça arrive. Surtout devant "mes demi-frères" et Amber (même si elle était encore petite et qu'elle ne comprenait pas encore). Lorsqu'il me demandait quelque chose, je le réalisais et je voyais que ça lui faisait plaisir... Heureusement pour moi, il ne connaissait pas encore mon plan !!!

Nous sommes dimanche, je dors jusque 9h30. Je prends mon petit déjeuner seule, refusant à nouveau la présence de Daniel. Une fois terminé, je laisse le sachet du pain ouvert sur la table de la cuisine ainsi que la confiture aux fruits rouges et le jus d'orange hors du frigo. Petit à petit je mets mon plan en marche. Quand j'ai fini de manger, je monte en haut pour me brosser les dents mais je refuse de m'habiller. Ensuite, je reste dans ma chambre... C'est prévu dans mon petit plan. Quelques minutes plus tard, j'entends Daniel crier après moi. Je me lève de mon lit, en soufflant. Il me demande pour le pain, la confiture et le jus d'orange. Je refuse et lui réponds. Le ton monte entre nous. Je finis par le faire mais en claquant les portes. Ce qui rend Daniel plus fâché contre moi. Il m'envoie ensuite dans ma chambre pour m'habiller mais je reste en pyjama.

A midi, je descends pour déjeuner en "famille" enfin sans maman vu qu'elle travaille encore. C'est une soupe aux légumes verts avec du pain. D'habitude j'aime bien, mais là, je ne touche à rien. Danny ne dit rien, il s'occupe d'Amber, mais une fois qu'il a finit, il me demande de manger. Je lui réponds à nouveau non. Je croise les bras et refuse de faire quoique ce soit. Toute la famille a déjà fini, les garçons partent, Amber est à la sieste... Il revient vers moi et essaye de discuter mais je refuse... Aujourd'hui, je ne veux rien faire et je lui dis. Le ton monte, je réponds agressivement. Il m'envoie à nouveau dans ma chambre. Cette fois, belle et bien punie. Je sais que maman va bientôt rentrer, mais je n'ai pas envie qu'elle vienne me voir car elle parlera de Daniel et je n'en ai pas envie ! Je le déteste.

Maman s'approche du lit et prend place à côté de moi mais je ne la regarde toujours pas. Je n'ai pas envie de parler pour le moment, je ne suis pas encore calmée comme dirait Daniel. Pourtant quand maman met sa main dans mes cheveux et qu'elle les caresse cela me calme. Mais maintenant ça ne fait aucun effet... Je soupire en écoutant sa question. Est-ce difficile à comprendre que je ne veux ni voir Daniel, ni en parler ? Je me retourne et me positionne sur le dos en regardant le plafond. "Pourquoi tantôt tu m'as demandé pour rentrer dans ma chambre? Tu es chez toi tu fais ce que tu as envie !" Généralement quand je répondais par une question c'est que je ne voulais pas répondre. Évidemment pour celle que je venais de poser, j'avais la réponse. Maman m'avait expliqué déjà plusieurs fois, qu'elle ne rentrerai pas dans ma chambre sans y être invitée pour me laisser de l'intimité. Regardant toujours le plafond, "Non. Je ne veux pas. Ça sert à quoi que je t'explique, Daniel a déjà surement raccuspoter !" Dis-je sur mes gardes et agressivement...

Nous sommes toutes les deux têtues, maman sur le fait qu'elle frappera toujours à la porte. Moi à l'inverse, elle peut rentrer sans frapper. Je reste silencieuse car je me suis assez prise la tête aujourd'hui avec Daniel et je n'ai pas l'envie que ça arrive avec maman. Quand je m'éloigne, elle part. "Chouette ! Elle va me laisser tranquille" Me dis-je inconsciemment... Malheureusement, elle ne fait que quelques pas pour s'assoir sur la banquette de la fenêtre, refusant de partir sans avoir eu des explications.

Je change de position pour me mettre assise dans mon lit. Je n'ai pas envie de discuter de ça. De un, je n'ai pas envie de me disputer avec ma maman, puis je ne suis pas bien. "Je ne veux pas de questions maman ! Discussion close !" Dis-je en sortant de mon lit et marchand vers elle, les bras croisés en signe d’affrontement.

Je finis d'écrire dans mon journal intime tout en écoutant les bruits à l'extérieur pour savoir où en est maman. Je l'entends marché sur le palier et des portes qui s'ouvrent, elle va surement chez les garçons. Ensuite, je l'entends descendre les marches de l'escalier. La voie est libre, je peux aller dans la salle de bain, boire un verre d'eau car pleurer plus de dix minutes ça donne soif. Après avoir bu deux grands verres d'eau, je retourne dans ma chambre. Seule chose que je peux faire pour l'instant vu ma punition. Je m'installe à nouveau sur le lit, couchée, à attendre que le temps passe. Je n'ai pas envie d'écrire, ni de jouer aux barbies ou à la poupée, la seule chose que je veux encore éventuellement faire c'est dessiner. Je m'installe à mon bureau, prend une feuille de dessin et commence à griffonner quelque chose dessus. Après plusieurs minutes, je le termine. Il représente ma famille (papa, maman, Thylane et moi). Je le place ensuite dans mon journal intime à la page d'aujourd'hui. Au moment de le replacer dans sa cachette, j'entends maman revenir. Je pense être calmée du moment où on ne parlera pas de Daniel mais je sens les larmes encore au bord de mes yeux. Je souffle un bon coup, me remets couchée sur mon lit et regarde par la fenêtre : "Oui..." Dis-je d'une voix encore tremblante.

Lorsque j'ai finit de dire qu'elle peut rentrer, maman ouvre la porte puis la referme derrière elle. Je l'observe de mon lit en silence, je sais qu'elle ne viendra pas près de moi et j'ai raison car elle se dirige vers la fenêtre qu'elle ouvre pour fermer les volets avant de la refermer et mettre les doubles rideaux. Elle s'installe à nouveau, à la même place que toute à l'heure. Je finis par tourner la tête, afin de ne pas la regarder. Elle parle son ton est assez froid. Elle me presse, je n'aime pas ça. Je sais ce qu'elle attend. "Je m'excuse maman" Dis-je tout bas, toute gênée. Je ne sais pas de sa place, elle l'a entendue, mais je n'ai pas envie de répéter. Ensuite elle me parle du diner. Je la regarde sans grand enthousiaste. Je n'ai pas vraiment faim et l'idée d'aller à table avec Daniel et les autres ne m'enchante pas trop. Surtout que Daniel ne m'a pas encore demander de descendre. "Ok." Dis-je d'une même voix que toute à l'heure...

Alexandra entend apparemment mes excuses car elle les accepte. Même sa voix a changé, elle a reprit son ton normal. Celui qu'elle utilise tous les jours... Mais ce n'est pas pour ça que je me sens mieux. Elle se lève, je la regarde, elle vient se mettre au bord du lit et passe sa main sur mon bras. Je baisse les yeux, n'osant pas la regarder. Ses paroles me touche, me blesse, les larmes coulent à nouveau sans que je puisse les arrêter. "Je n'arrêterai pas d'être peste, tant que Daniel sera là même si tu ne le comprends pas..." me dis-je intérieurement. Restant silencieuse, je l'écoute. J'ai envie qu'elle reste mais vu que je suis punie, Daniel ne sera pas d'accord. Jouant avec mes mains "Daniel m'a punie, je dois rester toute seule dans ma chambre, c'est mieux que tu partes"

Elle me propose à présent de réviser mes leçons pour demain. Mais j'ai une tout autre discussion en tête... "Quand tu étais petite ou même plus grande, c'est déjà arrivé que le père noël se trompe de cadeaux ? Qu'il t’amène tout ceux que tu voulais de ta liste, mais que celui que tu attendais vraiment. Celui qui t'aurait fait le plus de bien. Tu ne l'as pas eu ?" dis-je d'une voix timide... J’espérais qu'elle comprenne qu'il s'agissait des fêtes avec papa, ici à New-York avec la famille... "Cette année, j'ai cette impression là... Les cadeaux matériels je les ai eu mais le plus important, je ne l'ai jamais eu. Et il me manque beaucoup."

Toujours dans les bras de maman, je suis rassurée lorsqu'elle me dit qu'elle va rester avec moi. Même si je sais que tôt ou tard, elle reviendra sur une explication que je n'ai pas voulu donner il y a quelques minutes. Et là je n'aurai pas le choix que de lui donner.

Je sens maman s'allonger un peu mieux dans mon lit, tout en me gardant dans ses bras. Je l'écoute me dire qu'elle a toujours eu ce qu'elle voulait sauf à quelques exceptions près, qu'il existe malheureusement des cadeaux que le père noël ne peut offrir... "Pourtant ce n'était pas compliqué. Il suffisait qu'il lui offre des jours de congé, un billet d'avion et il aurait pu être près de moi." Je suis peut-être peste en ce moment, mais je peux aussi avoir réponse à tout lorsqu'il s'agit de quelque chose qui me tient à cœur. "Je l'ai déjà appelé, je lui ai déjà dit... mais il dit toujours qu'il ne peut pas venir..." Et comme Alexandra ne veut jamais se déplacer à Chicago, ça ne va jamais pouvoir se faire même si en 2015, elle m'avait fait la promesse. "Et toi, tu ne veux toujours pas venir à Chicago voir papa ?"