En général, au travail, la semaine s'était révélée étonnement tranquille. À vrai dire, les pompiers de leurs districts avaient eux quelques appels, de petits feux à éteindre, des vieilles dames en détresses et encore quelques petites feux à éteindre. Pourtant, encore rien d'extraordinaire n'avait pimenté la vie des troupes en cette première semaine de février. En ce mercredi matin plutôt frais, les équipiers s'occupaient à l'entretient des véhicules et à l'inspection des uniformes. Le calme plat! Un ennui mortel comme il n'y en a pas souvent dans une ville comme New York. Même Jalepeno, le plus que cliché dalmatien et mascotte en chef de la caserne se permettait en somme en plein quart de travail.

Contrairement à James, son collègue et ami de longue date, Flora travaillait depuis déjà 3 heures. Plutôt matinal de nature et se levant toujours plus tôt pour un jogging avant le boulot, la jeune femme préférait d'avantage terminer tôt et avoir sa soirée libre que de découper sa journée en deux. Présentement célibataire depuis un peu plus qu'une année entière, l’italienne avait tous le temps pour s'investir dans sa carrière.

Clairement concentré à la lecture d’un document portant sur les améliorations de la technique d’intervention de premier soin, jamais elle n’entendit qu’on s’approchait d’elle. Cette voix, elle la reconnaitrait parmi des milliards et c’est pourquoi, elle maquilla son visage d’un sourire radieux avant de détourner le regard sur lui qui se trouvait à sa gauche.

« Bon matin monsieur grâce matinée!»

Entourant la tasse chaude qu’il lui offrait de ses doigts, elle s’approcha pour lui poser, sur la joue, un bisou de remerciement. Elle porta le liquide brulant à ses lèvres pour en prendre une petite gorgée.

« En fait, je faisais la lecture sur les améliorations du plan d’intervention que tu pourras aussi lire une fois que j’aurai terminé! Sinon, tu tombes pile poils avec ton café! Il faut de quoi se tenir éveillé! Ce matin, seulement deux appels … À croire que c’est le calme avant la tempête! »

Elle refermait du bout des doigts le cahier spiral qui reposait sur le coin de la table et le glissa dans la direction de son collègue. Humectant à nouveau ses lèvres de café, elle se retourna pour s’appuyer les reins sur le rebord de la table.

« Ça doit faire presqu’une semaine que je n’ai pas eu de tes nouvelles… qu’est-ce qu’il t’arrive! Ce n’est pas dans tes habitudes pourtant! »

• Un hochement de tête confirma à l'ex-officier de police comment il était temps que l'alarme de signalement d'urgence sonne. Autant pouvait-il passer quelques jours à ne rien faire dans l'année, autant qu'habituellement, une intervention n'attendait pas l'autre. Bref, aujourd'hui, son ami était d'appoint avec son café. Flora en aurait bien besoin pour se réveiller un peu.  
  
  Écoutant les histoires de coeur de James, elle hochait la tête. Une fin de relation ne pouvait jamais bien se passer et encore moins lorsqu'il y a une autre femme dans le décors. Certainement en désaccord avec son histoire, elle le respectait tout de même dans son choix. Seulement, elle espérait surtout qu'il ne regrette pas d'avoir quitté Marilyne pour son ancienne flamme. Comme lui, elle n'oublierait jamais son premier amour mais de là à remettre en doute ses choix présents lors de la réapparition de ses vieux fantômes, elle n'était pas aussi précipité que James.
  
  "Et tu crois que Lana... ce sera sérieux?"
  
  Flora ne jouait plus dans les amourettes depuis des lustres. Après Antony, la jeune blonde n'avait pas repris la chasse. Il n'y avait plus d'histoire d'une nuit ou de coup de foudre comme à l'adolescence. À 27 ans, elle cherchait un homme, un compagnon de vie avec qui, si dieu le voulait bien, elle aurait une famille, vivrait vieille et heureuse. Les histoires compliqués, c'était du passés pour elle.
  
  "Ça me semble tellement précipité cette histoire James! Toi et Marilyn, je ne vois pas où est-ce que ça n'a pas pu fonctionner... bon je ne connais pas les détails de l'histoire! Mais j'avais cru qu'elle et toi, c'était pour la vie!"

• En écoutant James parler, je réalisais à quel point il était temps que nous sortions un peu. Il m'avait l'air tendu et pour raison, ça n'allait pas dans sa vie personnelle. Une bière lui ferait le plus grand bien, ça le détendrait et l'aiderait à penser à autre chose. J'hochais la tête légèrement en l'écoutant attentivement. Malgré ma surprise, je le comprenais, je m'étais séparé cette année d'Anthony, un policier avec qui j'avais été en couple un peu plus que 4 ans. Maintenant célibataire, je prenais le temps de regarder le menu. Être seule me convenait parfaitement et ça ne m'empêchait pas de fréquenter des hommes à l'occasion. Certes, il y avait Casey que j'aimais bien mais j'ignorais si j'étais prête pour du sérieux encore. Au moins, sur un point, James ne se trompait pas, les femmes sont très compliquées.
  
  "Si tu crois que c'est la bonne chose à faire, ce l'ai surement! Puis on ne peut pas toujours expliquer pourquoi l'amour n'y ait plus, on apprend à connaître la personne, les gens changent et on se perd avec le temps!"
  
  Je ne pu que rire lorsqu'il affirma que les italiennes avaient un fort caractère. Moquerie pour laquelle je lui donnais immédiatement un petit coup de coude dans les côtes. En vérité, les italiens en général avait cette attitude et un caractère bien carré.
  
  "Pour ma part ça va! Mais ça irait encore mieux si tu acceptais de prendre un verre avec moi après le travail! Ça nous ferait du bien de se détendre, tu en penses quoi?"