• Que ce soit en hiver comme en été, un bon pompier se devait de garder la meilleur forme qui soit. Pour ce faire, en plus du boulot extrêmement physique, ils devaient tous se consacrer à plusieurs heures d'entrainement physique par jour. Encore plus que les hommes, pour se démarquer de la minorité de laquelle elle faisait part, Flora devait travailler d'avantage pour égaler ses collègues masculins. Ce soir, elle joggait depuis déjà 45 minutes quand elle se retrouva dans ce que certain considérait comme des quartiers moins fréquentables. D'un côté, ils n'avaient pas tous tord. Les habitants de ce coin de la ville, moins choyer pas la vie, attiraient l'attention des policiers quotidiennement.
  
  Ralentissant la cadence, elle dégagea l'écouteur de son oreille droite. Elle tira sur la laisse de son chien et l'interpela pour qu'il marche au pas. Reprenant son souffle, elle repéra un petit magasin, un petit marché ouvert 24h/24 où elle pourrait s'acheter une boisson désaltérante avant de reprendre sa course du retour. Une fois le chiot attaché à un banc, elle poussa la porte de la petite boutique, souriant au vieil asiatique se tenant fièrement derrière le tiroir caisse. Elle passa les étalages de chips et de produits en tout genre pour trouver les grands réfrigérateurs au fond de la place.
  
  Après avoir réglé avec le sympathique vieillard,  la jeune pompier poussa la porte vitrée et sortie du bâtiments commercial. Elle déboucha sa bouteille, marchant et buvant quelques gorgées jusqu'à temps qu'elle rejoignit son chien. Lui aussi méritant sa part d'eau, elle s'était accroupit à sa hauteur et coula l'eau dans le creux de sa main libre.
  
  Quoi qu'elle n'était pas le genre de personne à écouter les conversations des autres ou a remarquer le comportement des individus qu'elle croisait. Cette fois-ci, elle ne pu que relever le regard lorsqu'un homme en interpela un autre. C'était plutôt une sorte d'intimidation, le plus jeune des deux passait son chemin, ignorait le commentaire. Toutefois, le gros balaise réitéra, harcelant d'avantage. La victime ne mâcha plus ses mots s'attirant direct les foudres de son agresseur en soulignant sa phrase du mot crétin. En moins de deux, le gros con poussa le jeune gringalet dans le mur, le poussant avec assez de violence pour le faire tomber. Se relevant d'un coup sec, Flora les interpella.
  
  "HÉ!"
  
  S'approchant des deux hommes, elle s'interposa et fixa l'agresseur.
  
  "J'ai un ami flic qui habite à deux coins de rue si ça vous intéresse! J'ai mon cellulaire dans les mains..."
  
  Elle le sortait de la poche de son manteau et déverrouillait l'écran. Son doigt glissa sur les contacts et sélectionnait le nom du policier en question.
  
  "Et je n'ai qu'à appuyé sur une touche pour lui dire de débarquer! Ça lui fera plaisir de vous entendre déblatérer au sujet d'une agression non justifiée!"
  
  Dans cette situation, c'était un risque à prendre. Néanmoins, Flora était une femme de caractère avec du cran, puis, étant une femme, l'homme hésiterait surement à la frapper mais si jamais il s'essayait, elle avait une spray de poivre de Cayenne dans son sac.  
  

Policier, pompier ou médecin, le rôle primaire de chacun d'eux demeurait la protection et la sécurité des citoyens. C'est personne qui décidait de faire de leurs carrières l'un de ces métiers faisaient la promesse d'aider les autres. Pour Flora, c'était un vocation. Elle avait tramé dur pour y arrivé et surtout pour avoir une place dans une équipe, ce métier prenait beaucoup de place dans sa vie sinon trop. En sortant du magasin, elle avait vu ce jeune garçon se faire harceler par un homme faisant au minimum le double de sa corpulence. Ce n'était pas une question d'aider ou pas, il n'y avait pas de choix et elle n'hésita pas une seconde à s'interposer la victime et son agresseur. Heureusement, il n'avait pas affaire à un drogué, un malade mental ou un schizophrène. Flora s'entrainait mais cela ne changeait pas qu'elle était de petite constitution, qu'elle ne ferait pas taille contre la brute et ses copains. C'était un risque à prendre mais voilà que cette fois-ci, le risque en valait la chandelle. Comme des poules mouillés, les gros loubards partaient se planquer à la seule mention du mots polices. S'abstenant de leurs souhaiter un bon débarra, Flora se retourna plutôt pour aider le jeune homme au sol. L'expression crispé qui marquait son visage soulignait la douleur qu'il éprouvait. De façon maternelle, Flora lui remonta le visage à l'aide de deux doigts sur le visage pour vérifier s'il n'avait pas de blessures aux visages.

"Attend tu saignes... tient..."

Rapidement, elle fouilla dans la poche de son manteau pour en sortir un petit paquet de mouchoir duquel elle en tira un pour lui donner.

"Tiens pour ta lèvre... Il ne t'ont pas trop amoché j'espère! "

Tandis qu'il lui expliquait les raisons de cette altercation, Flora ne put que ressentir une colère encore plus immense. Comment les gens pouvait-il être stupide à ce point? Certes, le blessé n'avait pas des allures hétérosexuelles mais ça ne justifiait rien.

"Je crois que tu te trompes, attaque gratuite et attaque homophobe! C'est une peu la même chose au fond! Tu sais... les gars ne tape pas sur les filles! C'est mon avantage... Je suis Flora!"

Puis, un éclair traversa son regard, comme si une idée venait de lui tomber dessus. En fait, elle réalisait qui il était, elle le connaissait, du moins, ils s'étaient déjà croisés tous les deux.

"Mais, en fait, tu es serveur non? Parce que ton visage me dit vaguement quelque chose!"

Difficile de croire que des gens puissent attaquer une garçon comme lui avec aussi peu de raisons. Cet homme qui l'avait persécuté ne devait pas avoir plus qu'un petit pois comme cervelle. Contrairement au jeune homme, Flora avait grandit dans cette grande-ville et pourtant, on parlait si souvent de New-York comme une ville multiculturelle où les différences sont tolérés. Flora était franchement désolé que des idiots comme ça puisse avoir le droit d'exister.

"Oui, en fait, j'y ai été avec des collègues de travail il y a quelque temps! Nous étions un petit groupe et bon, je ne me rappelles plus qui était notre serveur mais je me rappelle que tu y étais! Dit... tu veux que je te raccompagnes chez toi? Laisse moi le temps de ... retourner de l'autre côté de la rue et de prendre mes chiens et on pourra marcher!"

Il n'avait pas à être embarrasser, elle n'était pas une cliente régulière et il devait voir tellement de client en une soirée que se rappeler d'un visage avait tout d'un exploit.