Toi ici ?!

Layne ft. Sky

C'est vrai, gamin, je n'avais pas beaucoup d'amis. Et ce n'était pas pour rien : je savais qu'une amitié était précieuse . Alors… je les choisissais avec soin. J'aurais pu tout faire pour eux. Tout, même l'impossible. C'est drôle, quand on y pense, parce qu'à vrai dire, ça n'a pas beaucoup changé avec le temps. Mais curieusement, ça ne me pose pas de soucis. Je préfère mille fois être seul que mal accompagné !

Cependant, il y avait pourtant un endroit où j'avais pas mal d'amis. Peut-être parce que ce n'était pas à Détroit, et que par conséquent, je me permettais plus de choses, lorsque j'étais loin de chez moi, entre autre parce que personne ne me connaissait. Tous les étés, mes parents ayant mis de l'argent de côté tout au long de l'année, je partais en colonie de vacances, quelques semaines. C'est là bas, que j'ai fait les plus chouettes rencontres que je puisse faire, lorsque j'étais gosse. Peu importait si l'on était grand, ou petit. Gros, mince, black, blanc, âgé ou non. On s'en foutait de tout ça. Les grands portaient attention aux plus petits, et les plus petits, eux, faisaient parfois le gai, et prévenaient les autres si un adulte arrivait et qu'une connerie plus grosse que nous était en cours de réalisation. On était bien, dans notre petit monde. Et on en serait sortis pour rien au monde.

Parfois, il m'arrive encore de penser à certains de ces « petits » que j'ai pris sous mon aile. Et sans grande surprise, me surprends à penser qu'ils me manquent. Depuis que l'on a plus l'âge pour ces choses là, mais aussi avec la distance, les projets et tout ça… il faut dire qu'on s'est tous éloignés, peu à peu. Moi le premier. Mais la musique me prenait tellement de temps à l'époque… je commençais déjà à passer quelques concours, et je suis entré au lycée, et puis… le reste de l'histoire, on la connaît. Et même si je gère mieux tout ça, la musique me prend toujours autant de temps aujourd'hui. Mieux, j'en ai fait mon métier, l'enseignant à d'autres, lorsque je n'en compose pas dans mon coin !

Enfin. Ce matin, c'est la tête dans les nuages, pensant à mes souvenirs de colo, que je décide d'aller prendre un café au starbucks le plus proche, avant d'aller donner mes cours, justement.
Et sans vraiment prêter attention aux gens qui m'entourent, je reste le nez collé à l'écran de mon portable, attendant que la file d'attente ne se désengorge, et que je puisse enfin avoir mon foutu cappuccino, content, mine de rien, d'avoir pris de l'avance sur mon horaire. Vu le monde qu'il y a ce matin, il y aurait eu de plus nombreuses chances, encore, pour que je sois en retard ! Et pourtant… rien n'est encore gagné !

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