On vient finalement de rentrer chez nous après avoir enfin obtenu des aveux du meurtrier qui fait des victimes depuis tant d'années maintenant. Je suis contente d'être enfin rentrée chez moi, ce chez moi celui qui n'est plus le même qu'il y a quelques jours. Je suis heureuse d'emménager avec Cameron, mais mon appartement va quand même me manquer. Apres tout, c'est là-bas que j'ai vécu la plupart du temps, hors du boulot bien évidemment.

Dans les bureaux du FBI, Cameron m'a proposé de discuter et de déménager mes cartons. Mes cartons sont donc maintenant déménagés. J'ai avant tout besoin de discuter avec lui, malgré tout. Il ne me perdra pas mais j'ai tout de même besoin d'en savoir un peu plus sur tout ce qu'il s'est passé, tout ce que je ne sais pas encore sur lui a l'heure actuelle. J'ai besoin qu'il me parle.

Je reste malgré tout très détendue, debout et face à lui. Je suis enfin chez lui et en sa compagnie. Il ne me fait pas du tout peur, c'est juste que j'éprouve le besoin d'en savoir plus sur l'homme avec qui je vais à présent partager ma vie. Il est bien sûr évident que lui aussi doit en savoir plus sur moi, même si je n'ai jamais tenté de lui cacher quoi que ce soit depuis qu'on se connait. Avec lui, je suis comme un livre ouvert. Je le regarde ensuite, un léger sourire pour le rassurer. Je suis relativement proche de lui, je pose donc ma main contre sa joue que je caresses avec douceur.

Parle moi, Cameron. J'ai besoin d'en savoir plus... Tu ne pourras pas me perdre pour des choses du passé. Je resterais à tes côtés aussi longtemps que tu voudras de moi, je te le promets. Je t'aime tellement...

Mes paroles envers lui sont honnêtes et sincères. Moi qui ait toujours eu du mal avec mes sentiments, du mal à les exprimer, avec lui c'est différent. Je sais ce que j'éprouves et je sais mettre des mots dessus. Vu de l'extérieur, c'est peut-être pas grand chose, mais pour moi, ça signifie énormément. Une chose est sûre, mes sentiments pour lui sont bien présents et bien réels.

Il m'explique donc toute son histoire. Je l'ai au moins entendu de sa bouche et c'est tout ce que je voulais. Le long de son récit, je suis restée debout. Lorsqu'il me demande d'expliquer à mon tour mon histoire, je m'assied face à lui et pose ma tête entre mes mains, relevant ensuite la tête pour le regarder. J'éprouve une certaine douleur à devoir raconter tout ça, mais je sais bien qu'il le faut, qu'il mérite de me connaître mieux que personne.

Je souffle donc un bon coup avant de commencer tout ce que je voulais expliquer. Je tente de rester forte mais c'est difficile pour moi. J'ai énormément de mal à me dévoiler ainsi aux gens, mais je veux vraiment le faire.

Le plus important de mon histoire ne commence pas à mon enfance, vu que celle-ci était plutôt normale. Le plus important se situe un peu plus tard, lors de mon adolescence. J'avais mes parents, j'étais heureuse même si j'en faisais voir de toutes les couleurs à mon père alors que je lui ramenais des garçons que je savais qu'il n'appréciait pas. J'ai même longtemps bossé pour avoir ce que je voulais : une moto. Je savais que je voulais devenir avocate, comme mes parents. Ils étaient tous les deux mes modèles. Ils faisaient absolument tout pour me combler de bonheur. Bref, tout allait bien jusqu'à ce qu'un homme me l'enlève tout ça à cause d'une enquête sur laquelle elle travaillait.  Ce soir là, mon père et moi étions au restaurant. Ma mère devait nous y rejoindre un peu plus tard, sauf qu'elle n'est jamais venue. On a décidé de rentrer avec mon père lorsqu'un policier nous attendait sur le pas de la porte pour nous annoncer la nouvelle. J'étais anéantie, dévastée, mais mon père aussi.

Je marque une petite pause le temps de récupérer. Quelques larmes ont eu le temps de couler sur mes joues depuis que j'ai commencé à me confier sur mon histoire, sur cette partie de moi douloureuse qui a fait de moi qui je suis à l'heure actuelle. Je recommence ensuite à parler après m'être un peu remise de mes émotions.

L'alcoolisme, je sais ce que c'est. Mon père a commencé à boire à cause de ce qu'il est arrivé à ma mère. Je ne voulais pas le laisser sombrer là dedans, j'ai fais mon possible pour le sortir de là. A l'heure actuelle, il est toujours sobre. J'admettrais que ça a été dur mais ça en valait la peine. Plus le temps passe, plus l'enquête de ma mère tourne en rond. J'ai décidé de lâcher mes études de droit et de devenir flic pour m'en occuper moi même. Comme tu peux le voir, j'y suis parvenue. Je suis devenue proche de mon entraîneur à l'époque. Nous aurions même pu entretenir une relation sentimentale si ça n'en tenais qu'à nous, mais je le voyais plus comme un père, cette figure forte dont j'avais tant besoin. Ensuite, il y a eu mon supérieur, qui comprenait très bien ma cause. Je l'aimais beaucoup, c'était mon ami. Après plusieurs année, le meurtre à été classé sans suite. Encore une fois, ça m'a anéantie.

Je marque une seconde pause histoire de ne pas faire un monologue interminable et incompréhensible même si je fais mon possible pour parler clairement, ne souhaitant pas raconter tout ça une seconde fois. Je souris légèrement suite à ce que j'allais aborder à présent.

Ensuite, un rigolo a débarquer dans ma vie, un écrivain. Castle, pour être plus précise. Un meurtrier s'inspirait de ses livres pour commettre des meurtres. C'est ainsi que je l'ai rencontré, pour faire court et simple. Pourtant, je ne le supportais pas mais je prenais sur moi en espérant que l'enquête se clôture vite. Seulement, grâce à ses amis haut placé, il a réussi à me suivre sur mes enquêtes pour ses prochains livres. J'étais pas réjouie au départ mais nous sommes devenus de bons amis. Pourtant, il a failli me perdre plus d'une fois, par exemple lorsqu'il a ré-ouvert l'affaire de ma mère dans mon dos et qu'il est venu me voir avec de nouvelles preuves. Je ne voulais même plus le voir, tout simplement parce que j'ai tenté pendant un long moment de mettre tout ça derrière moi. Lui et moi avons finalement ouvert à nouveau cette enquête à nous deux pour tenter de mettre la main dessus. J'ai finalement fait face au gars tué le qui a été engagé pour la tuer. Il a failli s'en prendre à Castle alors je l'ai tué en plein milieu du poste. Mon nouveau but était de retrouver celui qui l'a engagé.

Je passe une main dans mes cheveux, soufflant un bon coup et prenant surtout le temps de me remettre un peu de mes idées. Je fais mon possible pour ne pas être trop émue ou quoi que ce soit, je n'en ai pas l'habitude.

Passons aux moments les plus importants de mon histoire, je ne veux pas faire trop long. L'un des hommes lié à cette enquête voulait me tuer, mon chef devait m'y amener. Seulement, nous avons eu une discussion alors qu'il arrive. Castle était mêlé à tout ça, je n'étais au courant de rien. Il a laissé sa vie pour la mienne. Ce gars, c'est à mon chef qu'il s'en est pris. Nous avons donc été à son enterrement, et on m'a tiré dessus. J'ai fais un arrêt cardiaque, j'ai failli y rester.

Je pose ma main contre ma cicatrice, pas très loin de ma poitrine et pas très loin du cœur non plus. C'est parce que Castle m'a poussée sinon ce sniper aurait probablement visé juste. Je pose ensuite mon regard dans celui de Cameron, tentant de rester calme un maximum.

J'ai du consulter un psychologue, j'ai pris du recul de tout ça avant de me replonger un maximum dans cette enquête. Le temps file à une vitesse incroyable, nous avons de plus en plus de preuves. Alors que nous avons tout vécu ensemble, fais notre possible pour le retrouver, ce que je voulais depuis toutes ces années, je l'ai enfin obtenu. Avant ça, j'ai quand même fait un petit tour par le FBI, n'oublions pas ce détail, mais je suis rapidement revenue chez les flics, toi et moi en avons déjà discutés.

Je soupire légèrement suite à ce que je te dis. Ce n'est pas un soupire de lassitude mais plutôt une démonstration du fait que je suis rassurée. Je reprends ensuite après une énième pause.

Quand à mes relations, j'ai rencontré des hommes qui sont entrés dans ma vie et qui en sont sorti, comme tout le monde. Je sortais avec un homme qui a déménagé, un autre était flic d'un autre district, et le dernier était médecin, il a d'ailleurs tenté de me sauver quand je me suis pris cette balle à l'enterrement. Voilà mes relations long termes. Castle et moi n'avons jamais eu de relation ensemble, ça je peux te le promettre.

Je souris ensuite légèrement alors que je regarde Cameron avec un peu de peur, la peur qu'il s'en aille après cette explication de ma vie assez importante malgré tout.

Après, comme tu peux le voir, je suis devenue Capitaine et je gère ce district. La suite, tu l'as connais. En conclusion, cette histoire a forgé mon caractère et ma personnalité. Elle m'a atteinte comme rien ni personne n'a pu le faire avant et je serais toujours incapable d'oublier ce qu'il m'est arrivé. J'espère que tu ne partiras pas pour autant...

Il m'avait donc écoutée jusqu'au bout et ne semblait pas avoir pris peur de moi ou de mon histoire compliquée et dure à comprendre quand on n'a pas vécu quelque chose d'aussi dur. J'aurais énormément souffert de le voir partir, alors le fait qu'il soit là, à me prendre dans ses bras, me rassure énormément. Il me tend un verre d'eau que je prends, buvant une gorgée. J'ai l'impression de ne pas avoir bu depuis des lustres. Je me lève ensuite et lui sourit légèrement. Je prends à mon tour un carton.

J'adorerais que tu me montres notre chambre oui. Je vais déjà y installer mes affaires, comme ça on sera tranquille. Ne t'en fais pas, j'ai pas trois tonnes d'affaires avec moi. Je suis une femme, mais le shopping et moi, c'est pas tellement ce que j'aime. Je le fais quand j'y suis obligée, quoi.

Il m'emmène donc voir tout ça, je dois admettre que notre chambre me plait énormément. Tout me plait, même. C'est aussi simple que ça. J'ai jamais été habituée à vivre dans un endroit aussi grand mais il est vrai que je n'y suis pas seule, je pourrais m'y faire bien plus facilement.

Je défais donc toutes mes affaires, rangeant mes vêtements un par un pour ainsi remplir un peu plus le dressing. Je pars juste récupérer le reste de mes cartons afin de ranger tout mes vêtements. Le dressing n'est pas totalement rempli et heureusement d'ailleurs. Je n'ai vraiment pas tant de vêtements que ça, le rangement de mes vêtements est donc terminé. Tant que j'y suis, je range également mes affaires personnelle qui sont, elles aussi, peu nombreuses.

Je redescend et le rejoins par la suite. Il aborde donc un autre sujet, la famille Reagan. Je les connais, c'est une certitude. Je souris donc lorsqu'il aborde le sujet avant de poser mon regard dans le sien.

Je suis également la supérieur de Jamie, il travaille dans mon poste. Je ne sais pas si tu était au courant de ça, mais je le connaît plutôt bien. Oui, je connais donc déjà une bonne partie de ta famille, ou plutôt la famille de ta mère. Je suis même amie avec sa petite amie. Ils sont géniaux et adorables comme tout. Je n'étais pas au courant que vous étiez cousins par contre.

Je lui souris donc à son annonce. Je m'en plaindrais pas. Après tout, Je connais déjà une petite partie de sa famille mais je ne m'en plains pas. J'adore Jamie et sa petite amie, il y a vraiment pire que ça comme belle famille. Comme mon père, lorsque j'etais plus jeune. Il était bien du genre à trouver mille et une manière d'effrayer mes petits amis que je retrouvais dans un sale état moralement parlant.

C'est sur qu'on a jamais vraiment parler de ta famille, ou très vaguement. Je suis contente d'en avoir plus sur eux et j'ai hâte de rencontrer le reste de ta famille. Ne t'en fais pas, je ferais mon possible pour faire bonne impression. Je ne suis pas du genre à aller te faire honte devant toute ta famille.

Je l'aide à mettre la tâble, n'aimant pas le laisser tout faire. Après tout, j'ai deux jambes, deux bras, je suis bien capable de mettre la tâble et de ne pas le laisser tout faire seul. Je tiens quand même à l'aider, peu importe comment. C'est pas en ne bougeant pas que ça y fera quelque chose.

Ça a l'air délicieux en tout cas. Merci pour ce bon repas, j'ai déjà hâte d'y goûter. Je t'en dirais des nouvelles, je te le promets. Bon appétit à toi aussi.

Je lui souris et attend qu'on soit tous les deux servis. Rien qu'à la vue de ce repas, je meurs de faim. Heureusement, je n'ai jamais été très difficile en nourriture, je mange de tout. Je commence à manger alors qu'il me parle. Je l'écoute ainsi jusqu'au bout. Certes, ça ne me comble pas de joie mais c'est ainsi, je ne peux pas non plus m'y opposer. Mon regard croise brièvement le sien.

Et si tu es accepté, ce qui va probablement arriver, on va faire quoi? Je ne t'en veux pas, tu ne pouvais pas savoir qu'on allait se rencontrer. Je me demande juste comment tout ça va se passer...

C'est drôle mais maintenant, j'ai déjà beaucoup moins faim, même plus du tout. Mon appétit est un peu coupé mais je ne laisses rien paraître. Je ne voudrais pas qu'il se sente coupable de mon état actuel.

J'étais heureuse, je me sentais bien en sa présence mais son annonce m'a fait l'effet d'un coup de couteau en plein cœur. Bien sûr, il ne pouvait pas prévoir notre rencontre ni notre relation, je n'aurais pas pu le prévoir non plus. Je ne veux pas qu'il s'empêche de faire quelque chose par ma faute, parce qu'il se sent coupable ou peu importe. Mon appétit s'est envolé, je n'ai plus faim du tout, je chipote simplement avec ma fourchette dans ma nourriture sans rien dire.

Pourtant, il commence à parler. Je relève donc le regard vers lui. Je me sens pourtant prête à craquer. De nerfs, peut-être mais ça change rapidement au fil de ses paroles. Je suis même émue de tout ce qu'il peut me dire en ce moment. Je ne pleure pas, du moins pas encore. Je reste forte, après tout, je n'ai jamais été du genre à pleurer pour ça. A croire qu'il m'a changée.

Et tu pars combien de temps? Quelques jours? Je ne veux pas que tu te sentes obligé de refuser à cause de moi. Je sais que c'est une grande opportunité pour toi et je ne veux pas être un obstacle là dedans. Je t'aime plus que tout Cameron et je le pense vraiment. Je ne veu pas t'empêcher de prendre un poste par ma faute...

Il finit par m'embrasser. Je prolonge son baiser avec tendresse et amour tandis que je pose ma main sur sa joue. Lorsque le baiser est rompu, il se met à genoux face à moi. Avant qu'il ne parle, je ne comprends pas encore pourquoi il agit ainsi. Ensuite, je finis par céder. Oui, face à lui, je pleure de joie. Moi qui n'ait jamais pleuré face à quiconque, que ce soit de joie ou de tristesse, vec lui, c'est fait.

Je m'en fiche de la bague, ça peut toujours attendre. Tout ce dont je suis sûre c'est que oui, je veux épouser ce merveilleux agent spécial du FBI avec qui je partages ma vie et avec qui j'espère le faire jusqu'au bout de ma vie.

J'attends qu'il se relève pour l'embrasser à nouveau. Je suis toujours aussi émue. Sa demande m'a énormément surprise, je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse ça maintenant mais j'en suis vraiment heureuse, j'en suis même comblée.