James & Matthew

Matthew était au cabinet ce jour-là, pas d’audition ou d’interrogatoire pour lui aujourd’hui. Il avait décidé de mettre un peu d’ordre dans ces dossiers avec son assistante juridique Miranda, une femme ronde d’une quarantaine d’année très compétente et toujours souriante. Enfermé avec elle dans son bureau, il classait tous les documents présents sur son bureau dans les bons dossiers avant de les tendres à Miranda pour qu’elle les rangent dans les armoires de la pièce.

Quand elle se retourna, elle vit par la vitre de la porte un homme entré et se présenter à la secrétaire du cabinet, puis il s’installa dans la salle d’attente. Elle le signala à Matt qui lui répondit:

Je ne prend pas de nouveaux clients aujourd’hui, vous ne croyez pas qu’on a assez de taf comme ça. Maître Cho n’a pas prit de nouvelle affaire depuis six jours, pas étonnant qu’on m'ait fait venir de Californie pour prêter main forte, personne ne fout rien ici. Regardez le se croiser les pouces en train de téléphoner à sa troisième maîtresse, dit-il en pointant du doigt un bureau adjacent au sien.

Elle lui rétorqua en le flattant, qu’il était bien assez compétent pour s’occuper d’un nouveau cas sans que son travail en pâtisse et qu’il était le meilleur avocat du cabinet et que cet homme méritait ce qu’il y a de meilleur.

Ok, souffla-t-il. Rangez ce dossier, je vais le faire entrer.

Il ouvra la porte, s’approcha de l’homme et l’interpella.

Bonjour Monsieur, vous avez besoin d’une aide juridique ?

James & Matthew

L’homme lui tendit la lettre et il la prit sans l’ouvrir, préférant écouter son interlocuteur.

Ah oui une attaque en justice, carrément. Et bah restons pas dans le hall, on va voir ça de plus près dans mon bureau.

Il lui fit un signe pour l’inviter à le suivre et entra à nouveau dans son bureau, il esquiva les quelques piles de dossiers qui attendaient au sol pour être ranger.

Ne faites pas attention à tout ce bric-à-brac, on est en train de faire du classement. Je vous présente mon assistante Miranda.

Il s’installa à son bureau et invita James à s'asseoir, il ouvrit l'enveloppe et en sorti la lettre avant de la lire. Après quelques minutes d’analyse il releva la tête.

Alors, c’est un ordre à comparaître pour une audience préliminaire. Ce n’est pas encore tout à fait un procès, lors de cette audience, le juge décidera ou non de porter l’affaire devant un tribunal. Concernant les peines qui sont mentionnées, je vais vous rassurer, ce ne sont que les maximums encourus en cas de perte du procès et dans tous les cas de blessure involontaire, cela ne veut pas dire que vous ou votre affaire êtes concerné par ces peines. Est ce que vous me suivez jusque là ?

Il reposa la feuille.

Donc, j’ai une question pour vous Mr Kelly, dit-il en vérifiant le nom sur la lettre. Avez-vous revu la plaignante après avoir reçu cette lettre ?

James & Matthew

Il laissa James lui répondre en gardant un œil discret sur la lettre.

Non, non bien entendu vous n’allez pas payer cette somme ni faire de prison. Il est fort à parier que cette intention de vous faire un procès vient de la tête, soit d’un avocat, soit d’un assureur qui a prit en charge les frais médicaux et qui ne veut pas payer ou d’un proche de la victime.

ll réfléchit une seconde et reprit.

Qu’à dit l’aide juridique de l’hôpital, peut-être pourrait-il mieux vous renseigner que moi, parce que tout ce qui concerne le milieu médical je m’y connaît pas assez. Ce n’est pas monnaie courante de voir des côtes cassés lors d’un massage cardiaque ?

À sa réflexion sur le culot de cette femme il lui répondit.

C’est vrai que j’en vois passer des cas dingues mais le votre est assez putassier, ah ces New-Yorkais.

James & Matthew

Ne connaissant pas la mentalité de James, Matthew préféra continuer à le rassurer, s’il lui annonçait qu’il n’était pas sûr qu’il ne risquait rien, Matt avait peur qu’il perde son sang froid et décide de s’en prendre à la plaignante. À vrai dire, Matt avait besoin de plus d’éléments pour être vraiment certain, qu’il n'encourra aucune peine.

Je ne vois aucune loi qui interdit à quelqu’un de sauver la vie d’un autre individu, mais pour écarter aucune éventualité. Je vais avoir besoin du rapport d’intervention qui a du être rédiger par le chef de l’équipe qui a secouru la plaignante. Je vais le faire expertiser par un expert mandaté par le cabinet qui nous dira si tout c’est bien déroulé selon la procédure de secours. Pensez vous pouvoir me le faire parvenir ou souhaitez vous que je prenne contact moi-même avec cette personne ?

James & Matthew

Par forcément de votre supérieur, mais de celui qui était chargé de diriger l’équipe de secours qui a agit ce jour-là. Même si il est en déplacement, il a du le rédiger avant son départ, c’est obligatoire. Mais laissez tomber, j'appellerais l’administration de l’hôpital et leur demanderais de me l’envoyer, j’en profiterais pour parler à l’assistance juridique de l’établissement. À quel hôpital a-t-elle été prise en charge ?

Il sorti un stylo et un carnet pour noter la réponse de James.

En attendant la réponse de l’expert qui arrivera avant l’audience préliminaire, je vais prendre contact avec la plaignante histoire de savoir, d’abord si elle est au courante de cette intention de procès. Et si oui, tenter de négocier pour la faire changer d’avis, pour que même si cela n’aille pas jusqu’au procès, votre image de secouriste ne soit pas entacher.