Le Grantham Hotel, voilà un endroit idéal pour une rencontre avec un autre « investisseur » de mon rang. Le rendez-vous se déroule bien qui plus est. Je suis particulièrement satisfait de la rencontre. Encore une affaire rondement mener et un autre parrain qui m’est redevable. J’adore que les chose vont dans mon sens, il faut dire que mon confrère s’est mis dans un sacré pétrin avec une autre famille et il m’a été des plus faciles de lui soutirer ce que je voulais en échange de ma médiation. Après avoir fini son verre il me laisse à mon repas que je fini avec délectation.

Viens alors le temps pour moi aussi de quitter le restaurant, non sans faire mettre l’addition sur ma note et en précisant que je reviendrais dans la soirée. Je passe d’ailleurs par l’accueil pour réserver une chambre pour la nuit. Nuit que je ne compte pas passer seul. J’envoie d’ailleurs un message à ma fille pour lui dire que je ne rentrerais que le lendemain et qu’elle est donc seule pour la soirée. Elle n’a que treize ans mais je sais qu’elle aime bien avoir des nuits, seule à l’appartement. Enfin seule façon de parler. Il y a toujours au moins deux de mes hommes en faction devant l’immeuble. Autant dire qu’elle ne risque pas grand-chose

Me voilà donc en train de sortir de l’hôtel quand je percute ou est percuté par quelqu’un devant le bâtiment. Ma première réaction et de pester violement avant de me reprendre et de fixer la personne avec qui je viens de rentrer en collision. D’un geste de la main je demande, ou plutôt j’ordonne, à mes hommes de main de rester en arrière. Même si je sais qu’ils sont tout sauf discret. Deux malabar comme ça peuvent difficilement se faire passer pour autre chose que des gardes du corps. Mais revenons-en à la personne que j’ai bousculée comme il devient clair pour moi que c’est de ma faute et que ce fut moi qui était perdu dans mes pensées. Il faudrait peut-être que je songe à me présenter ou au moins à présenter mes excuses. Pour ce faire je tends la mains à la personne.

L’homme que je venais de bousculer s’excusa avant même que je ne puisse dire autre chose. Dire que je viens de jurer alors que c’est moi qui ne regarder pas où j’allais. Toujours est-il qu’il serre la main que je lui tends. Son accent trahis une origine germanique, mais il serait mal venu de ma part d’en faire tout un cas. C’est qu’il m’arrive d’avoir un petit accent italien, surtout quand je m’énerve il parait. En attendant je remets mes pensées dans le droit chemin et alors que je lui serre toujours la main je me présente.

- Aiden Berardi, navré de vous avoir bousculé, je ne regardais pas où j’allais.

Il se présente à son tour et une fois que l’on s’est lâcher la main je l’invite d’un geste à entrer dans l’hôtel. S’il vient ici c’est qu’il a les moyens, alors c’est un potentiel client, ou concurrent. Quoi qu’il en soit je veux en savoir plus sur lui.

- Je peux peut-être vous payer un verre pour me faire pardonner ?

Qu’il accepte ou pas je compte bien avoir des infos sur ce type, mais j’avoue que les obtenir en discutant autour d’un verre me plairait plus qu’en demandant à un de mes hommes d’enquêter sur lui. Et puis je ne risque pas grand-chose si ce n’est de payer un verre de plus que prévu pour la journée et ce n’est pas comme si je devais compter chaque centime que je dépense. C’est alors que je me rends compte que je viens de lui proposer un verre comme je le ferais avec une femme.

- Rassurez-vous je ne vous propose que de prendre un verre au bar, rien de plus.

Sa question est plus que légitime et je rigole un peu avant de lui répondre.

- Disons que lorsque je suis en tord j'essaie de me faire pardonner d'une manière ou d'une autre.

Comme il me semble qu'il accepte de me suivre au bar je le précède dans l'hôtel. Nous nous dirigeons vers le bar où nous prenons place. Je commande un verre de scotch et annonce au barman que la tournée est pour moi. Le barman nous sert sans demander son reste. Il sait qu'il aura un bon pourboire de ma part. Je prends alors mon verre et fait un signe de tête à l'homme assit à côté de moi comme pour trinquer à distance.

- Vous avez une chambre ici ? J'ai cru comprendre que vous vous apprêtiez à rentrer dans l'hôtel.

Je sais que je peux donner l’impression d’être de l’inquisition, mais je n’ai pas vraiment trouvé autre chose pour entamer la conversation. Je reprends alors après avoir bu une autre gorgée.

- Je viens assez souvent ici, mais je ne vous avais jamais vu. Pourtant les nouveaux visages je les repère assez vite d’habitude, sans vouloir me montrer blessant.

C’est vrai que je pourrais sous-entendre qu’il est banal comme type, même s’il faut être honnête il est comme moi, on se souvient pas forcément de notre visage.

Donc il loge bien dans l’hôtel. Ça pourrait être un client potentiel, il faut que je me renseigne sur lui. Ce dernier à commander un whisky, ce qui laisse voir qu’il a du goût, même si personnellement je n’apprécie pas des masses. Il m’annonce alors qu’il n’est que de passage pour affaire et je me dis alors que si je veux mettre la main sur son fric, je ferais bien de me dépêcher. J’engage alors la conversation sur le terrain qu’il m’offre.

- Personnellement je ne viens ici que pour affaire aussi. Sinon je vis en ville à Mayfair, si vous voyait où cela se trouve. C’est un coin plutôt tranquille et agréable à vivre.

Je bois encore une gorgée, pour l’inciter à faire de même. On dit que l’alcool délie les langues et je compte bien faire en sorte que cela soit le cas. C’est aussi pour cette raison que je me montre aussi prévenant et que je lui parle aussi librement. Je cherche à le mettre en confiance pour qu’il me dit dans quel genre d’affaires il trempe. Cela pourrait vraiment valoir le coup.

- En tout cas, moi je trouve l’hôtel très bien, il mérite vraiment ses étoiles. Vous en penser quoi ?

Alors comme ça son accent ne m'a pas trompé. Il est bien allemand. À mon tour je regarde la décoration et lui réponds sur le même ton que moi aussi j'ai vu mieux, mais à Rome pour le coup. En plus je ne mens même pas. J'ai vraiment passer une nuit dans un 5 étoiles à Rome lors d'une réunion de parrain de la mafia. C'était assez spécial d'ailleurs, mais c'est une autre histoire. Je me tourne alors vers lui et lui pose une autre question indiscrète.

- Je me demande qu'elle genre d'affaire peut amener un allemand, si je ne me trompe pas, dans notre belle ville de Londres ? Si ce n'est pas trop indiscrets. C'est juste que j'ai rarement une nouvelle personne à connaître. Dans mon domaine tous le monde connait tous le monde.

Encore une fois je ne mens pas, mais omets une vérité que je ne lui révélerait que je s'il est du même monde que moi. Seulement il me semble percevoir un certain malaise chez lui. Aurais-je touché une corde sensible ?

Alors qu'il s'apprête à me répondre, son téléphone portable se met à sonner. Sa femme... comme c'est pratique. Presque trop je dirais. Je le laisse tout de même passer son coup de fils tranquillement. Le bénéfice du doute. Je trouve ça louche, mais je peux me tromper et me contente de l'observer de loin. Et puis quand bien même se serait un flic, je ne suis pas connu en Allemagne. Il n'y a donc pas de problème.

Il revient alors et me parle de ses affaires. Un peu trop facilement selon moi. Mais je ne vais pas agir qu'à l'instinct. Je vais voir où cette conversation va nous mener, en m'amusant un peu.

- Je suis surpris que vous me fassiez confiance. Je ne sais pas pour qui vous me prenez, mais je vous conseille de faire plus attention. Je n'aime pas beaucoup les flics et je n'irais pas vous balancez, mais faite attention.

Je laisse planer un silence avant de reprendre la parole.

- Maintenant cela dit, je connais quelques personnes de votre branche, mais pas vous. Comment ce fait-il que vous soyez aussi peu prudent avec moi ?

Je fais un signe de tête et mes gardes du corps se lèvent, refermant leurs vestes, laissant voir leurs armes.

- Finissons nos verres et allons dans ma suite, histoire d'être à l'abri des oreilles indiscrètes. Ils y a deux flics de l'autre côté de la salle.

J'accompagne alors l'homme vers les ascenseurs. Il se retrouve alors à côté de moi devant mes gardes du corps. Mon but n'est pas de lui faire peur, et encore, mais de nous éloigner des deux flics qui me surveille.Nous arrivons rapidement à l'étage de ma suite et nous traversons le couloir pour nous y rendre. Une fois sur place nous nous installons dans la salle principale.

- Voilà, nous pouvons parler tranquillement. Vous devriez vous méfiez un peu plus. D'ailleurs j'aimerais bien savoir comment vous me connaissait ? Je ne vous ai jamais vu.

Je m'installe dans un des canapés et me détend un peu. Mes gardes du corps s'installent dans une autre pièce, et je pose mon arme sur la table basse.

- Alors, dite-moi quel genre de business vous amène par chez nous ?