Lisa avait coupé son réveil dès qu'il s'était mit à sonner, cette nuit passée avait encore été horrible. Depuis sa chambre, elle s'était encore fait du mal dans le dos de sa famille. Peu importe, elle refusait toujours de s’éterniser sur le sujet, a vrai dire elle vivait dans le secret. Après de longues minutes à traîner sur son lit,  la jeune femme s'était tirée de l'endroit où elle avait passé la nuit enfilant alors des vêtements, elle ne prit aucun temps pour se maquiller, laissant apparaître sous ses yeux des cernes violacées. Elle glissa sur son épaule un sac avec des cours et des cahier à l'intérieur avant de descendre prendre un simple berlingot de jus avant de quitter la maison familiale.

Dans la rue, lorsque les gens croisaient Lisa ils pensaient tous qu'elle allait en cours, ce n'était plus le cas pourtant. Mais, cette pensée la rassurait, cela voulait dire que son secret tenait encore la route. Après être descendue d'un bus elle avait fini par marché durant de longues minutes pour se rendre sur son lieux de travail : Un bar. Ses horaires étaient plutôt light, cela devait être crédible avec les horaires de l'université après tout. Le plus dur pour Lisa restait les insultes à son égard, sur internet, c'était viral, il n'y avait pas un jour où les gens ne l'attaquaient pas en lui demandant de se donner la mort. C'était vraiment pesant de se lever tout les jours, d'avoir le monde entier contre soit en plus de devoir mentir a sa famille, les seules personnes qui étaient sympa avec elle. Depuis le début de son harcèlement, Lisa s'était vue changée, se forgeant une carapace repoussant alors chaque personne qu'elle aimait et chaque aide qu'on voulait lui donner.

La journée se passait plutôt bien, Lisa avait la fâcheuse tendance de tirer sur son haut pour baisser les manches pour cacher les entailles qu'elle s'était fait la veille. La brune s'était alors mise à servir les clients avec la plus grande des politesses, celle que sa mère lui avait appris durant toute sa vie. Il devait être quinze heure, accoudée au comptoir où elle servait les clients, la brune laissa sa manche glisser laissant entrevoir ses plaies tandis qu'elle avait la tête appuyée sur sa main lisant quelques message la citant sur internet sans même faire attention à la présence des clients dans le bar.

La jeune femme pianota plusieurs messages à sa mère avant de relever le regard et d'aller débarrasser une table, prenant un chiffon pour essuyer la table de laquelle le client venait de partir avant d'aller derrière le bar pour laver les verres vides. La brune essuya ensuite les verres qu'elle venait de laver avant de les ranger et d'essuyer l'eau sur les rebord de l'évier avant de relever le regard et de remarquer une cliente lui faire un signe pour qu'elle vienne.

Lisa lui offre un petit signe de la tête avant d'attraper un bout de papier et de s'essuyer les mains avant d'aller vers la table de cette jeune femme blonde qui semblait être là depuis maintenant plusieurs heures. Après avoir marché quelques mètres, la brune l'observa en lui souriant poliment.

- Tout c'est bien passé? Je peux vous servir quelque chose ? Ou vous désirez autre chose peut-être?

Demanda la brune en tendant son bras vers la table pour mettre les verres et tasses vides sur son plateau laissant entrevoir son bras entailler avant de tirer sur sa manche, mal à l'aise.

Lisa effectuait son job, comme depuis son premier jour ici. C'était quelque chose de difficile de travailler ici, parce qu'elle n'en avait pas eut le choix, elle avait fait une croix sur son avenir, son rêve et ses études de psychologie. Pourtant, elle aimait ça, mais elle préférait travailler et voir des gens qui ne la harcelaient pas. La cliente que Lisa venait de servir pour lui donner son addition semblait avoir remarqué le détail que Lisa arrivait à caché de ses proches. A l'entente des paroles de cette inconnue, Lisa sentit ses larmes envahir ses yeux. Elle la regarde un instant avant d'aller poser ses affaires avant de retirer son tablier et de le poser pour sortir prendre l'air ou plutôt pour ne pas pleurer devant les clients et ses collègues.

Elle emprunta la porte d'entrée avant de marcher pour se caler contre le bâtiment, dans la ruelle juste à côté, s'appuyant sur le mur ou elle se mit à pleurer. Quelqu'un l'avait vu, quelqu'un avait vu ce qu'elle faisait et ne s'était pas moqué d'elle. Cette dame lui avait parler gentiment, en douceur et non pas pour se moquer, elle semblait lui fournir de l'aide en une phrase. Elle était partagé entre peur, douleur et faiblesse. Adossée sur le mur elle essuya avec sa manches ses larmes qui coulaient sur ses joues.

Elle se posait énormément de questions sur elle, son avenir, sa santé et sa vie en général. La brune essayait de se calmer avant de de voir un paquet de mouchoir se présenter sous son nez. Lisa releva la tête avant de voir la jeune femme avec qui elle avant interagit juste avant.

- Merci.

Avait-elle dit avant de prendre le paquet et d'en sortir un mouchoir et de lui tendre son paquet avant se se sécher les larmes avec son mouchoir.  Elle baissa ensuite la tête avant de sourire faussement les yeux rougis par les larmes.

- Désolé, c'est juste que.. .Je n'ai pas l'habitude qu'on s'adresse à moi d'une telle façon.

Dit-elle laissant alors sous entendre qu'elle était souvent moquée ou agressée verbalement.

- Habituellement, les gens m'insultent. Ils me poussent dans les couloirs, ils me font trébucher à la cantine, sur internet on me dit que je dois me pendre que je ne sers plus à rien dans cette vie, j'apporte rien à la société. Sur mon casier ils ont tagué pute aussi. Quand on me parle c'est comme ça qu'on m'appelle.

Dit-elle en secouant la tête en regardant ailleurs avant d'écouter la proposition de cette jeune femme qui venait de se présenter, Amanda. Un très joli prénom. Lisa sourit avant de la regarder secouant positivement la tête.

- Oui, je peux venir si vous voulez. Moi c'est Lisa... Lisa Campbell.

Dit-elle en souriant en la regardant.

- Ou la pute de Londres aussi. Mais..J'adore votre prénom, Amanda.

Il fallait être honnête, Amanda avait le truc, les mots pour parler avec Lisa. En général, quand lui me parle elle finissait toujours par montrer les crocs et s'énerver, là elle semblait ne pas en avoir envie. Lisa avait alors prit une inspiration pour se calmer, se détendre et être zen, expirant en douceur en écoutant Amanda parler. Inspecteur ? Amanda ? Wow, jamais Lisa n'aurait cru entendre ça ni même pensé qu'elle travaillait dans l'unité spécial. La brune la fixe alors quelques instants en baissant un peu la tête avant de la redresser.

- Amanda, je.. Cela ne me dérange pas de discuter avec toi, bien au contraire, je me sens à l'aise avec toi, je ne veux pas me prendre la tête ni m'énerver. Mais... J'ai pas envie que ma mère toi au courant, ni mon frère, en fait personne ne devrait le savoir. Je voudrais juste parler à quelqu'un qui puisse me soutenir, m'écouter, me conseiller et m'éviter de faire des conneries.

Dit-elle calmement, sur un ton plutôt neutre mais sincère.

- Je ne veux pas mêler la police et tout ça. Parce que cela ne ferait qu'empirer les choses en réalité. Peut-être que ça passera avec le temps, quand ils auront trouvé une autre cible surement...

Lisa était perdue, dans sa tête tout se bousculait, se chamboulait et chaque idées qu'elle avait actuellement n'était très positive. Regardant alors la jeune femme en face d'elle, la brune lui adressa un petit sourire, Amanda avait l'air vraiment bienveillante.

- Je peux pas dire que j'ai vécu quelque chose de facile je dois avouer..

Lisa avait réussi à se calmer après quelques minutes à se concentrer sur sa respiration, sur le calme , la paix et la sérénité.Elle secoua positivement la tête à la proposition de Amanda, naturellement la jeune fille avait glisser ses mains dans ses poches en regardant le sol marchant aux côtés de Amanda.

- Et bien... Disons que je suis une bonne élève, vous voyez, genre la fille modèle qui veut pas d'ennuis. Seulement là...Là c'est... Au bal d'étudiant, je suis allée avec mon cavalier qui était en réalité mon meilleur ami et niveau sentiment j'étais perdue le concernant. On a couché ensemble, c'était vraiment un moment magique, mais ça a vite été un cauchemars. Le lendemain, tout le monde me regardait, me critiquait je recevais des appels, sur internet c'est horrible je ne veux même plus aller sur les réseaux sociaux. J'ai arrêté d'aller en cours, parce que je n'y étais pas tranquille, on m'enrmait dans des placards a balais, on me poussait, on m'a mit la tête dans la cuvette une fois. C'était horrible. Dans la rue, parfois ils me font tomber et ils m'insultent.

Dit-elle en haussant les épaules.