Sujet: Do your fucking job| Charlie 23rd Mai 2017, 23:10
Ma fille, c’est tout pour moi. Je pourrais déplacer ciel et Terre, faire du pole dance, ou même arrêter mes conneries et me ranger, devenir quelqu’un de bien, juste pour la protéger. Tout ce que je fais, c’est pour elle. Comme tout le monde, je me débrouille comme je peux pour lui apporter le meilleur, même si forcément, ce n’est pas la voie de la raison que j’ai choisi d’emprunter… Faut dire que sa mère m’en a ouvert les portes, des sentiers sinueux. Des histoires sordides, à la limite du truc mafieux, puant comme pas possible. Et j’étais prêt à tout pour elle. Alors forcément… Ce qui devait arriver arriva. J’ai fini en taule et elle, s’est fait buter comme ça, comme un chien. Ca devait arriver. Ses créanciers savaient où la trouver, qu’espérait elle, vraiment ? C’est pour ça, que dès que j’ai pu, Lily et moi, on s’est fait la malle. Ca ne sentait plus bon à Détroit, et il était temps pour moi de m’occuper de mes affaires, reprendre ma vie en mains. C’est donc ainsi, qu’on a atterri, un peu au hasard des destinations, ici, à New York. Et très rapidement, j’ai repris mes petites affaires. Une magouille par-ci, un vol par là, Lily ne manque de rien. Et c’est tout ce qui compte.
Je peine à sortir de mon lit, ma tête est lourde et mes souvenirs fumeux. Peut-être n’aurais-je pas du me shooter et picoler autant hier. Lily dormait, et moi, je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Et peut être que le mélange somnifères alcool n’était définitivement pas le meilleur des plans.
C’est un hurlement de Lily, qui me pousse à me lever tant bien que mal. Je tangue jusqu’à elle avec hâte, son cri me fait souffrir le martyr, ma tête va sans doute éclater. Mais lorsque je réalise ce qui est réellement en train de se passer… je panique. Elle pleure, elle a mal. Elle s’est blessée, parce que je n’étais pas présent. Putain, ça ne serait pas arrivé si j’avais été là. D’abord, je vois du sang. Et des bris de verre. Ma gorge se serre, c’est une vision d’horreur. Nom de dieu, qu’est ce que je suis censé faire ??? Doucement, je m’approche d’elle, pousse les éclats de verre l’entourant, et la prends dans mes bras, essayant de rester calme, pour ne pas lui faire peur :
- Lily… Qu’est ce qui s’est passé bon dieu ?!
Elle me regarde agrippant la manche de mon t-shirt, apeurée. Elle semble à peine réaliser ce qui vient de se passer, et me répond finalement entre deux sanglots :
- J’ai sauté… du…. Du…. Du canapé et je suis tombée sur la taaaable.
Avant de recommencer à pleurer de plus belle. Une table basse en verre. Ca pardonne pas. Je souffle un coup, avant de l’envelopper dans un de mes sweats, tentant de bouger son bras le moins possible, et la dépose rapidement dans la voiture, direction les urgences. Je surveille tout le long du trajet, qu’elle reste consciente, et lui explique où l’on va et pourquoi, tentant de dédramatiser, lui promettant que dès que l’on sera sortis de là, elle aura une surprise. Je l’emmenerai sans doute chez Mcdo, et lui offrirai une énième peluche, qui consolera ses chagrins et ses bobos, petits ou grands…
Une fois arrivés, je l’attrape délicatement, et la porte, comme une princesse, lui faisant des grimaces pour la faire rire. Si elle se rassure peu à peu, moi, j’avoue que je n’y arrive pas. S’en suit une attente interminable dans la salle du même nom, à la serrer contre moi, et inventer des jeux pour l’occuper. Jusqu’à ce qu’enfin, on veuille bien la prendre en charge. Je me lève, Lily toujours dans mes bras. Je refuse de la lâcher pour l’instant.
- Pas trop tôt, vraiment ! On a failli attendre !
Moi ? Désagréable ? Noon ! Juste flippé comme jamais.
Invité
Sujet: Re: Do your fucking job| Charlie 6th Juin 2017, 21:23
Stan & Charlie Do your fucking job
M
a journée est particulièrement pénible. Habitué à sortir avec l’ambulance, aujourd’hui, je suis assigné sur place et si ce n’est pas les surprises qui manquent, je n’en reste pas moins confiné à l’hôpital depuis plus de huit heures. Tout ce dont je n’ai pas besoin à l’heure actuelle, c’est d’avoir l’impression de stagner, et c’est parfaitement ce qui se passe. Car si le service d’urgences est supposé s’occuper, et bien, des… urgences, ce n’est pas toujours le cas.
Je viens de traiter une dame grippée, un enfant qui tousse et le mal de ventre d’un petit vieux. Palpitant. Et rien d’urgent. La salle d’attente ne semble pas se vider et je suis de garde pendant vingt-quatre heures… j’en suis au début, quoi. Et il n’est que quatre heures du matin. Bon sang, tout ça va me paraître très long. Et Dieu sait que j’aime mon métier.
Une petite demi-heure de pause plus tard, me voilà, traînant la patte pour découvrir mon prochain cas. Puis un autre, et encore un autre, presque tous aussi ennuyeux que les autres. Je devrais être heureux que personne ne soit en train de mourir, certes, mais avouez qu’il y a de quoi envier le médecin qui part en ambulance à ma place aujourd’hui !
Et les heures passent, lentement mais sûrement, jusqu’à cette petite demoiselle qui est, selon la secrétaire qui a pris ses informations, tombée sur le bras. Au moins une véritable urgence, enfin…
- Lily Blake ? je demande alors dans la salle d’attente.
C’est un papa qui se lève, la demoiselle dans les bras, et il semble vraiment stressé. Tellement stressé qu’il me pète une crise dessus et je dois bien avouer que je n’ai actuellement pas la patience de faire preuve de tact avec un patient. À l’inverse, je joue la carte du sarcasme tandis que je l’invite à me suivre :
- Bonjour à vous aussi, monsieur, je dois dire que je sors de ma pause spécialement pour vous, j’ai hésité à vous faire attendre quelques minutes de plus, d’ailleurs.
Si seulement. À la place, j’ai juste traité des patients sans urgence pendant des heures et des heures, ce qui doit être à peu près aussi agaçant que l’attente du papa. Cela dit, je sens que je vais trop loin, alors j’explique, le ton un peu plus neutre :
- Non, réellement, c’est moi qui vais m’occuper de la demoiselle aujourd’hui, tous nos infirmiers sont occupés, en réalité. Vous m’expliquez ce qui est arrivé, exactement ?
WILDBIRD
Invité
Sujet: Re: Do your fucking job| Charlie 11th Juin 2017, 12:19
J'ai la trouille. Je me sens mal. Pourtant, ça ne sera sans doute pas grand chose, trois fois rien. Quelques points de suture, et il n'y paraîtra rien. Mais putain, je vois bien que Lily a mal, elle souffre, et moi, je suis là, comme un con, à la serrer contre moi, aussi délicatement possible histoire de ne pas lui faire plus mal qu'elle n'a déjà. Elle serre les dents, fronce les sourcils. Son visage se déforme, distord, dans une expression que je n'avais encore jamais vu sur celui-ci, pourtant si souriant d'habitude. Mon coeur se serre. Et je culpabilise. J'aurais du être là. J'aurais du pouvoir empêcher toute cette merde. Une chance que je l'aie entendue hurler, si on va par là. Putain. J'avais juste besoin de dormir, lâcher prise. Plus jamais je ne me ferais avoir par l'appel viscieux de la fatigue.
Et puis cette attente interminable ? On en parle ou merde ? Je ne sais pas ce qui se passe ici, ce que font les médecins, les infirmiers ou même... tiens, une standardiste, je m'en fous, tant qu'on soulage la douleur de ma fille et mon inquiétude, par la même occasion. Mais tout le monde semble à dix mille lieues d'ici. Comme si les gens qui attendent ici avaient le loisir d'attendre. Putain, j'ai l'impression d'être un gros con qui ne pense qu'à ma gueule, ça ne me ressemble pas. Mais merde, je n'ai jamais eu aussi peur. Même les idées les plus farfelues d'Ava -à qui j'obeissais naïvement au doigt et à l'oeil- ne me terrifiaient pas autant. Alors je fais les cents pas, peste comme un vieux con, tentant de calmer Lily, et moi aussi, par la même occasion. Même si ça ne trompe personne, je continue toujours de faire le con, lui faire des grimaces, lui arrachant de temps à autres un éclat de rire ou deux. Ses larmes ne coulent plus, c'est déjà ça de pris. Ma main passe sur sa joue encore humide que je carresse afin de la réconforter... Et enfin, quelqu'un appelle son nom. Je me précipite sur celui qui semble être médecin, et, avec mon tact habituel, l'agresse quasiment. Putain non mais quel con je fais, c'est pas possible ! Lily me lance un regard noir, comme si elle m'engueulait interieurement d'avoir crié sur ce type dont je ne connais rien, et je me sens con. Je soupire, tentant de prendre sur moi, mais je n'imprime rien de ce que ce gars peut bien me baver. Il parle de pause, d'être venu pour moi, et de tas d'autres trucs absurdes. Je perds patience, je boue intérieurement. Ca doit se voir sur ma gueule d'ailleurs. Mais je me mords la langue, ne voulant pas passer pour le connard de base. Cependant, j'avoue répondre à sa question d'un ton exaspéré, agacé. Tout ce que je veux, c'est qu'il fasse son putain de taff.
- Elle est tombée sur une table en verre en sautant du canapé. Comme vous pouvez le voir d'ailleurs, au morceau de verre dans son bras. Je savais qu'il ne fallait pas l'enlever, risque d'hémorragie, tout ça... Je savais pas quoi faire alors... je suis venu ici. Oh et... avant que vous demandiez, j'étais pas là quand c'est arrivé. Je dormais, pensant que c'était aussi son cas. Et ça ne l'était visiblement pas !
Je mordille nerveusement ma lèvre inférieure et regarde Lily qui malgré son calme apparent, serre les dents. Putain, combien de temps encore va-t-il falloir qu'elle attende ? C'est une véritable torture de voir ce machin dans son bras. Ce gars va se décider à bouger, oui ou merde ?
Invité
Sujet: Re: Do your fucking job| Charlie 15th Août 2017, 23:19
Stan & Charlie Do your fucking job
L
es patients incapables de comprendre qu’on a parfois des urgences bien plus graves à régler qu’une gamine qui saigne un peu dans une serviette en étant bien entourée, ça a le don de m’exaspérer. Pourtant, je comprends ce papa qui s’inquiète. Après tout, quand c’est ton gosse, j’ai déjà remarqué que ça rend les gens complètement gagas et paranos. Mais là, ça fait des heures que je suis de garde. Et je commence sérieusement à fatiguer. Alors oui, je lui réponds probablement de travers, à ce monsieur, mais il ne semble pas s’en vexer. Il est exaspéré, ça oui, mais je pense que c’est plutôt l’attente et le stress qui le rendent comme ça, alors je soupire intérieurement. La dernière chose que je veux, c’est créer une polémique. Et je sens qu’avec ce monsieur, ça va être difficile.
J’attire l’homme et sa petite fille avec moi dans une salle reculée tout en lui demandant ce qui s’est passé. Il a eu de bons réflexes. Je hoche la tête, invitant la demoiselle à s’asseoir sur la table d’auscultation. On a tellement de monde que je ne peux même pas demander aux infirmières de faire leur job, quoi. Elles le font déjà. Et on chie des barres. Alors, je serai infirmier pour la matinée, grand bien me fasse.
- Vous avez bien réagi, si ça peut vous rassurer. Ce n’est rien de grave, j’ajoute en regardant la petite fille avec un sourire. On va arranger ça, quelques fils et on n’en parlera plus dans dix jours.
Ça traîne. Enfin non, ça ne traîne pas, je fais mon job, et j’essaie de le faire bien, et ça commence par rassurer la patiente en lui prouvant que son cas n’est pas alarmant. M’acharner sur son bras n’aurait fait que la stresser un peu plus. Je m’accroupis à sa hauteur et lui adresse un nouveau sourire.
- Je vais enlever ce morceau de verre de ton bras dans quelques minutes. Ça risque de faire un peu mal, mais je veux que tu montres à ton papa à quel point tu es une superhéroïne, d’accord ? Regarde, je vais préparer mon matériel, je te montrerai tout, si tu veux. Et pendant ce temps, j’aimerais que tu continues d’appuyer autour du morceau de verre, comme ça…
Je lui donne un linge propre en lui montrant comment appuyer, puis je vais préparer mon matériel. Dans le plus grand des calmes. En prenant presque tout mon temps. Car après tout, le temps, nous l’avons. Surtout pour une petite fille qui ne risque finalement pas grand-chose et qu’il est inutile de trop brusquer !
WILDBIRD
Invité
Sujet: Re: Do your fucking job| Charlie 1st Septembre 2017, 17:12
C'était plus fort que moi. Je ne pouvais pas concevoir ce qui se passait Lily, un énorme bout de verre dans le bras, le "médecin", ou l'infirmier ou que sais-je encore -après tout, je ne suis pas certain que ça aie une importance, le résultat est le même !- prenant tout son temps. Dans le plus grand des calmes. Certes, avec le recul, j'aurais du avoir totale confiance. Après tout, s'il ne se pressait pas, c'était bien pour une raison: il ne devait pas y avoir de danger immédiat. Mais non, je n'arrivais pas à comprendre. En même temps, il fallait bien avouer que j'avais peur en permanence. Pas pour moi, dont l'avenir m'importait peu. Mais pour elle, pour l'avenir de laquelle j'aurais donné jusqu'à mon dernier souffle. Il suffisait d'une égratignure pour que je perde les pédales. Vous trouvez ça disproportionné ? non, je ne pense pas que ça le soit: je ne faisais que mon travail de papa, après tout.
Bouillant intérieurement, j'observais la scène en retrait. J'avais l'envie irrépressible de frapper ce type. Incompétent. A croire qu'il avait trouvé son diplôme à la con dans une pochette surprise... S'il était diplômé, ce dont je doutais fortement. Je fronçais les sourcils. Bordel, ma peur me faisait devenir méchant. Ou peut être même réaliste, selon le point de vue... J'avais envie de sortir de là. Ramener Lily à la maison. Racheter une putain de table -en bois, celle là- et de ne jamais, plus jamais, laisser ma fatigue reprendre le dessus. Les tranquillisants ne seraient plus qu'un lointain souvenir, désormais...
Impatient, ma jambe tressautait frénétiquement. J'étais assis sur une chaise, n'en perdant pas une miette, grinçant des dents, regardant l'heure, soupirant plus que de raison. Et puis j'ai fini par lâcher, excédé:
- Vous en avez encore pour longtemps ? vous êtes sûr que vous êtes qualifié pour ça ? franchement, j'me pose des questions !
Et lorsque je l'ai entendu parler avec Lily, et vu partir prendre son matériel, j'ai tenté de reprendre mon calme. Il ne faisait que son travail après tout. Quel con. J'ai mordu ma langue et ravalé ma fierté, avant de lancer, comme résigné:
- Je... Merci. D'essayer de me rassurer, j'veux dire. Désolé d'être un connard.
Lily a froncé ses fins sourcils, et plissé son nez, me regardant d'un regard noir. Et m'a lancé:
- Papaaaa ! arrête de dire des gros mots !
Avant de baisser les yeux, j'ai souri:
- Désolé chérie. Tu sais quoi ? t'as le droit de me gronder, pour la peine ! Et puis je me suis tourné vers l'homme qui s'occupait de Lily. Et lui ai dit avant de me renfoncer, un peu plus calmé, dans ma chaise:
- J'vous fais confiance. Faites ce que vous avez à faire !