Finalement, le retour à New York n'avait pas été si terrible. Je m'y plaisais bien jusque-là, si on met de côté le fait que mon frère et moi-même ne nous adressons plus la parole. Ça n'était pas facile tous les jours, surtout lorsque l'on sait à quel point nous étions proches tous les deux. Mais depuis que j'avais appris la raison pour laquelle nous avions précipitamment quitté l'Ohio, je ne pouvais plus même le regarder dans les yeux. Un homme avait perdu la vie, laissant derrière lui une petite fille de trois ans. Peu importe qu'ils aient perdu le contrôle de la situation en voyant le mexicain sortir son arme. Le mal était fait, un homme était mort. (...) J'arrive dans moins de cinq minutes, on s'attend devant la cafét' comme prévu. :p pianotais-je sur mon écran tactile avant de l'envoyer à Angie, certainement la plus belle surprise que j'eu en apprenant qu'elle se trouvait à New York. Ça me faisait toujours étrange de me retrouver devant la fac. Ça me rappelait automatiquement les mauvais souvenirs, ceux que j'avais tenté tant bien que mal d'oublier, si bien que j'avais fini par stopper la danse. Je traversais la route et entrais finalement dans le bâtiment, me dirigeant vers la cafétéria de l'université. Ça me faisait toujours un peu drôle de retourner à la fac, à chaque fois j'avais pris des directions opposés, l'art, la médecine, renoncer pour être infirmière et finalement devenir gérante d'un café. Mon grand-frère n'a pas vraiment tort lorsqu'il me dit être constamment indécise. Mais je n'y peux rien, c'est ainsi. Il y a des gens doués, qui ont de réelles vocations, une passion, une envie, il n'y avait qu'à voir Angie pour le comprendre. Elle était mon opposé de ce côté-là. Je m'adossais contre le mur et checker mes mails en attendant la brunette.
“ J’ai compris que les gens qu’on rencontre ne sont pas forcément nos amis… J’ai compris que dans la vie, on n’a pas toujours ce qu’on veut… J’ai compris qu’on n’est rien sur terre, en une seconde, tout peut s’écrouler, rien n’est jamais acquis… J’ai compris que sans patience, courage, volonté, on n’arrive à rien… Et qu’il ne faut pas se fier à l’apparence, car j’ai compris que l’important c’est ce qu’il y a dans le coeur.”
Ma vie à New-York? Je l'aime énormément. Tout d'abord parce que je fais des études qui me plaisent et qui déchire, aussi parce que j'ai un chouette boulot, sans oublier les amis formidables. Je suis bien intégrée dans mon entourage, comme si nous nous connaissons depuis toujours. Bref, je me sens chez moi dans cette ville même si j'ai l'impression qu'il me manque quelque chose. Je me répète encore et toujours la même chose : Ce n'est qu'une idée, c'est dans ma tête. J'essaie surtout de me convaincre moi-même, dans le fond.
J'avais rendez-vous à la cafétéria avec Blake aujourd'hui. La matinée se passe normalement : Je me lève, prend une douche, mange un rapide petit déjeuner, pars en cours et vois mes amies avant ce temps de pause. Enfin un peu de temps de répit pour moi, et en plus en compagnie de mon amie Blake. Que demander de mieux? A la fin de ma dernière heure avant notre rendez-vous, je rejoins la cafétéria. Je la cherche brièvement du regard avant de la trouver. Je m'approche d'elle, la prenant mes bras pour lui faire un énorme câlin avant de la lâcher.
Ma Blake, comment tu vas? Je peux t'offrir quelque chose, comme un café? Disons que j'ai envie qu'elle ne manque de rien, je l'apprécie beaucoup ce petit bout de femme. Toujours là pour moi malgré tout, je ne pourrais jamais regretter de la connaître. Et puis, j'ai envie de lui faire plaisir alors si je peux lui offrir un petit quelque chose comme un café, je le fais volontiers. Puis, je suis tellement heureuse de passer un moment avec elle. Je ne suis pas cette fille populaire qui aime s'entourer de 200 personnes qu'on ne voit jamais, je m'entoure plutôt des gens en qui je peux avoir confiance, dont mon amie.
Une petite pause ne faisait pas de mal, au contraire j'en avais bien besoin. Le simple fait de se poser un petit instant et de souffler un peu, histoire d'oublier les à côtés, les soucis et tout ce qui s'ensuit. Et il n'y avait pas meilleur moyen de décompresser qu'être en bonne compagnie. Ma Blake, comment tu vas? Je peux t'offrir quelque chose, comme un café? Je levais la tête à l'entente de sa voix et la serrais dans mes bras à mon tour un large sourire aux lèvres. Le simple fait de la voir était pour moi comme une bouffée d'oxygène, j'appréciais particulièrement sa présence. Je vais bien, super et toi alors ? Dis-je naturellement et pleine d'entrain avant d'ajouter en hochant la tête de haute en bas. Avec plaisir, mais c'est moi qui offre. Qui pourrait refuser un bon café après tout ? Je me mis à rire, je savais bien entendu que bon nombre de personnes n'étaient pas adepte de café. Je ne l'étais pas moi-même autrefois. En réalité je détestais cette boisson chaude au goût bien particulier. L'odeur même me rebutait c'était dire. Dis-moi que tu ne me fais pas d'infidélités en préférant les cafés de la cafét' mademoiselle Hamilton. Lancais-je sur le ton de la plaisanterie, le fait d'être à ses côtés me faisait presque oublier que je me trouvais dans l'université même où j'avais vécue un véritable cauchemar éveillé. Angie devait probablement avoir un don, j'en étais persuadée...
